Placé sur le banc des accusés depuis que le New York Times a révélé qu'il avait tu les activités pédophiles d'un de ses évêques, Benoît XVI a discrètement répondu aux critiques, dimanche, lors de la messe des Rameaux.

Benoît XVI garde la tête haute. Alors que la multiplication des affaires de pédophilie a placé l'Eglise sous le feu des critiques, la riposte s'organise. Samedi, ce sont les évêques de France qui sont venus à la rescousse de leur guide, imitant ainsi le journal officiel du Vatican. Dimanche, à Rome, lors de la messe des Rameaux, qui ouvre la "Semaine sainte", c'est Benoît XVI en personne qui est monté au créneau.

Il ne se laissera pas déstabiliser par les "intimidations" et "jacasseries", car la foi en Dieu aide à "avoir le courage de ne pas se laisser intimider par les jacasseries médiocres de l'opinion dominante". Devant des dizaines de milliers de fidèles massés place Saint-Pierre à l'occasion du dimanche des Rameaux, le pape n'a pu s'empêcher, lors de son sermon, de glisser quelques piques à l'encontre de ceux qui l'accusent d'avoir couvert des prêtres pédophiles.

"Faire amende honorable auprès des victimes"

S'il n'a pas fait référence directement aux révélations qui secouent notamment son pays natal, l'Allemagne, ses propos y faisaient clairement allusion. Il a ainsi déploré que l'homme "tombe parfois au plus bas et vulgaire niveau" et "sombre dans le marécage du péché et de la malhonnêteté". Dans l'une des prières lues lors de la messe pontificale, il a également imploré Dieu d'aider "les jeunes et ceux qui œuvrent à leur éducation et à leur protection". Selon l'interprétation de Radio Vatican, ce texte "résume les sentiments de l'Eglise à ce moment difficile où elle est confrontée au fléau de la pédophilie".

Outre la mise au point masquée de Benoît VXI, le Vatican, jusque-là sur la défensive, a estimé que le travail des médias dans ces affaires était une "ignoble tentative" pour salir le pape et son entourage "à tout prix". Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, avait toutefois reconnu samedi que la réponse de l'Eglise à ces affaires de pédophilie serait primordiale pour sa crédibilité morale. Selon lui, des excuses sont donc nécessaires, et ce bien que la plupart des cas se soient produits il y a longtemps, "parfois il y a des décennies, les reconnaître et faire amende honorable auprès des victimes est le prix à payer pour rétablir la justice et regarder l'avenir avec une confiance, une humilité et une vigueur retrouvées", a-t-il conclu.

 

Source : lejdd.fr  28-03-2010


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