Le premier ministre grec et la crise de la zone euro plombent le sommet de Cannes. Pour des raisons de politique intérieure grecque voire même pour des raisons personnelles, le Premier Ministre grec a gâché le G20, contribué à mettre la pagaille dans les bourses européennes et désorganisé le planning de bon nombre de chefs d’états et tout cela…pour rien !...Mais grâce à l’"amitié" d’Obama, Sarkozy sortira du G20 sur une interview télévisée de prestige.
Il s’est fait convoquer mercredi 2 novembre au soir par Sarkozy et Merkel pour une explication de texte. Il a provoqué une réunion de crise de la zone euro le lendemain jeudi matin avec Van Rompuy et Barroso, obligeant le président de la République à reporter à vendredi un rendez-vous avec le Premier ministre indien. Et le sommet des vingt grandes puissances a démarré en retard… Georges Papandréou a semé la panique à Cannes, au dépit de la présidence française. Et sans doute pour rien.
Le referendum grec serait enterré ?
Mercredi soir, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont durci le ton. Pour la première fois, le président et la chancelière se sont officiellement résolus à envisager une sortie de la Grèce de la zone euro. Mais les deux heures et demie d’entretien nocturne avec Papandréou – dans un climat "d’amitié" a juré Merkel - auront été inutiles. Le premier ministre grec ne devrait pas aller au bout de son projet. Il s’est dit aujourd’hui prêt à l’enterrer. La pression de Sarkozy et Merkel n’y est pour rien. Papandréou est désavoué par sa majorité. Il n’est plus assuré du soutien du parlement. Pour sauver son poste jusqu’à de nouvelles législatives anticipées, il recule.
Obama joue le jeu de l'interview croisée
Ce revirement relâche quelque peu la pression sur la zone euro. Après le psychodrame Papandréou, Nicolas Sarkozy a pu enfin tenter de mettre à profit "son" G20. Il a accueilli ce matin Barack Obama pour une rencontre bilatérale, conclue par une petite allocution conjointe devant les caméras. Dans un registre doux-amer, le président américain a salué son "grand ami et collègue" et ses "analyses franches et lucides" tout en soulignant que "l’aspect le plus important" du sommet reste "de résoudre la crise financière en Europe". Une critique que l’on attendait bien évidemment et qui n’est pas totalement injustifiée !. Puis il a félicité le chef de l’Etat pour la naissance de sa fille Giulia, en se disant "confiant dans le fait qu’elle ressemblera plus à sa mère qu’à son père". Sarkozy en a ri.
L’amitié revendiquée d’Obama permettra au chef de l’Etat de sortir du G20 sur une affiche médiatique de prestige. Le locataire de la Maison-Blanche a accepté, fait rarissime, une émission de télévision en commun diffusée demain soir sur TF1 et France 2. L’interview sera enregistrée depuis Cannes dans l’après-midi, après une cérémonie devant la mairie pour célébrer "l’ancienneté et la profondeur des liens d’amitié" entre la France et les Etats-Unis, selon l’Elysée, ainsi que leur engagement en Libye. Entretemps, Nicolas Sarkozy aura donné ce jeudi en fin de journée une conférence de presse sur les travaux du G20, suivie d’une autre, conclusive, demain, et recasé son rendez-vous indien. Les leaders mondiaux planchent toujours sur la régulation de la finance et des marchés. Mais ces sujets, quoique cruciaux, passent de facto au second plan.
Source : leJDD.fr 03-11-2011
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