Alors que les négociations entre le Parti socialiste et Europe Ecologie – les Verts pourraient achopper en raison de la position de François Hollande sur l'EPR de Flamanville, l'ancien Premier ministre Michel Rocard vilipende fermement les écologistes, qu'il accuse de "raconter des histoires car ils n’ont pas accepté de maîtriser les données scientifiques". "Vouloir attenter au nucléaire est une folie".
Il s'était fait discret ces derniers mois. Mais en une semaine, Michel Rocard s'est rappelé aux bons souvenirs de ses camarades socialistes. D'abord en assimilant la candidature de Jean-Pierre Chevènement à "un coup de poignard dans le dos" du PS. Puis en prenant ouvertement la défense du nucléaire, dimanche 13 novembre dernier au soir et lundi matin, alors que l'équipe de François Hollande ne désespère pas de trouver un accord avec les écologistes en vue de 2012.
L'écologie, Michel Rocard connaît. En 1989, alors Premier ministre, c'est lui qui avait mis en place le Groupe Interministériel sur l'Effet de Serre (GIES). Plus récemment, il s'est penché sur la taxe carbone dans le cadre de la commission sur la contribution climat-énergie (CCE), lancée par Nicolas Sarkozy. Pour autant, ses propos risquent fort de faire grimacer les cadres d'EELV. Sur TV5-RFI-Le Monde, dimanche soir, Michel Rocard a en effet fermement défendu l'utilisation du nucléaire, alors que les écolos ont fait de sa sortie leur cheval de bataille.
"Le mot de nucléaire évoque à la fois bombe atomique et cancer. Tout le monde a peur"
"Je souhaite profondément que les Verts comprennent : nous sommes entrés dans le pic pétrolier, dans 7 ou 8 ans, il y aura une diminution frénétique" des ressources pétrolières, a-t-il mis en garde. Selon lui, "il se profile là un drame de civilisation où nous aurons une décroissance par manque d'énergie". "Vouloir attenter au nucléaire est une folie", a-t-il lancé, assurant ensuite que le charbon, qui remplacerait en partie le nucléaire, "tue beaucoup plus de gens". "Il nous faut retrouver sur le nucléaire de la sérénité", a-t-il conclu. Voilà pour sa sortie dominicale. La nuit aurait pu adoucir sa position. Elle l'a renforcé.
Lundi matin, invité d'Europe 1, il a réitéré sa position. "Le mot de nucléaire évoque à la fois bombe atomique et cancer. Tout le monde a peur. Tout le débat sur ce sujet est une confrontation de peur", a-t-il estimé. "Les Verts racontent des histoires car ils n’ont pas accepté de maîtriser les données scientifiques", a assuré Michel Rocard, avant de conclure sa double intervention en rappelant qu'à Fukushima, il y a eu "plus de morts à cause du tremblement de terre et du tsunami" qu'à cause de la catastrophe nucléaire en elle-même.
Source :leJDD.fr 14-11-2011
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