Mardi 25 mai au matin, Martine Aubry a longuement rencontré les sénateurs socialistes pour évoquer la question du non cumul des mandats et leur rappeler que les militant avaient voté pour que s'applique cette règle du non cumul. Et la patronne du PS est restée ferme sur la question, tout en promettant quelques dérogations en vue des prochaines élections sénatoriales de 2011.
Martine Aubry a mis de l'eau dans son vin. Mardi matin, la patronne du PS savait qu'elle allait devoir batailler ferme. Pendant deux heures, elle a fait face à des sénateurs furieux. L'objet de leur courroux: la volonté de la direction du parti, qui s'appuie sur le choix des militants, de mettre fin au cumul des mandats dès 2011. Pas opposés sur le principe, les représentants de la chambre haute critique surtout le calendrier. Majoritairement à droite depuis 1958, le Sénat pourrait bien basculer en 2011, d'après les sénateurs socialistes du moins. Dès lors, pas question pour eux de se mettre des bâtons dans les roues.
"Nous sommes pour la suppression du cumul des mandats, mais par une loi générale en 2012. Nous ne pouvons pas nous priver de la possibilité de gagner le Sénat. Nous avons expliqué à Martine Aubry que cela allait se jouer à quelques voix. Il faut investir les meilleurs candidats", a résumé Gérard Collomb, le maire de Lyon, sur le site du Point. Martine Aubry a beau avoir annoncé que "des dérogations marginales" seront possibles lors de ce scrutin de 2011 -alors qu'elle refusait encore la moindre exception à la règle la semaine dernière-, les sénateurs restent méfiants.
Arnaud Montebourg envoyé au feu
"Nous sommes pour une loi républicaine qui s'appliquerait à tous et non pas des mesures discriminatoires qui s'imposeraient aux seuls socialistes", a ainsi expliqué, sur France 2, le président du groupe PS au Sénat, Jean-Pierre Bel, sur France 2, qui précise qu'"il n'y a pas "d'un côté les ringards (...) et de l'autre les modernes". Martine Aubry estime de son côté que pour remporter la présidentielle de 2012, "l'image du PS est essentielle". "Pour gagner toutes les élections qui arrivent (cantonales en mars 2011, sénatoriales et présidentielle), le non-cumul est un gage de crédibilité sinon nous avons peu de chances", a-t-elle assuré.
La maire de Lille, qui n'a pas brigué de nouveau mandat de député en 2007, a donc prévenu qu'elle mettrait en pratique le non-cumul, condition sine qua non du renouvellement des élus, la diversité sur les listes électorales, la parité totale dans les instances et les primaires présidentielles. Tous ces principes ont été validés à de très fortes majorités par les militants lors d'une consultation interne sur la rénovation du PS à l'automne dernier, ce qui crédibilise le choix de Martine Aubry. Reste maintenant à mettre tout ça en forme, en ménageant au mieux les susceptibilités des uns et des autres. C'est à Arnaud Montebourg que revient cette délicate mission. Le député de Saône-et-Loire -également président du conseil général du département…- pilotera la convention sur la rénovation, qui se tiendra le 3 juillet prochain.
source : lejdd.fr 27-05-2010
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