Comme prévu, Nicolas Sarkozy a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle lors du JT de TF1. Vantant une "France forte" - son slogan de campagne -, le président a dit avoir "hâte de parler aux Français sans la lourdeur du protocole" imposé par son statut de chef d'Etat. Et d'assurer qu'un second quinquennat "ne sera pas conforme au premier". "L'idée centrale" sera de "redonner la parole au peuple français", notamment via des référendums. Estimant que le débat de l'élection ne se jouerait "pas droite contre gauche", il a dit avoir "besoin de tous les Français". On n’a pas noté de différence entre le ton du président d’hier et du candidat d’aujourd’hui mais la vraie campagne commence demain à Annecy et il sera alors temps de juger.
"Oui, je suis candidat à l'élection présidentielle." Par ces quelques mots, prononcés sur le plateau du JT de TF1 mercredi soir, Nicolas Sarkozy a mis fin à un suspense largement éventé. "J'ai pris cette décision il y a plusieurs semaines (...) "parce que la situation de la France, de l'Europe et du monde (...) qui connaissent une succession de crises sans précédent, fait que ne pas solliciter à nouveau la confiance des Français, ce serait comme un abandon de poste", a-t-il expliqué, avant d'ajouter : "Est-ce qu'on imagine le capitaine d'un navire dont le bateau serait en pleine tempête, dire ben non, je suis fatigué, je renonce, j'arrête?"
Commentant le timing de son entrée en campagne - "J'ai considéré que deux mois à être président et candidat (...) c'était suffisant. Est-ce qu'on imagine que j'aurais pu sillonner depuis des semaines en délaissant mes habits de président pour être candidat?" - il a dit avoir voulu "savoir en [lui-même] si [il] en avai[t] l'énergie", estimant qu'il s'agissait d'une "décision lourde de sens" et "pas automatique".
Hollande "n'a-t-il pas des idées à mettre sur la table?"
Le chef de l'Etat désormais candidat a ensuite développé son slogan, dont on a appris la teneur dans l'après-midi : "La France forte". "Il faut que les Français comprennent que si la France est forte, ils seront protégés", a-t-il ainsi déclaré, répétant à plusieurs reprises l'expression. "Les Français choisiront. Qu'est-ce qu'ils veulent? Est-ce qu'ils veulent une France faible?" a-t-il ajouté. "J'en ai vu, dans ma longue carrière politique, des hommes politiques qui promettaient le rêve. Ça se termine toujours en cauchemar", a-t-il ajouté, allusion à ses adversaires.
Premier d'entre eux, François Hollande. Nicolas Sarkozy a déploré "la longue litanie" de critiques du socialiste à Rouen, se demandant s'il n'avait "pas d'idées à proposer". "Je comprends qu'il me critique, mais il n'a pas des idées à mettre sur la table?", a-t-il ajouté. Interrogé sur François Hollande, il a estimé qu'il s'agissait "certainement de quelqu'un de respectable", mais "ce qui m'intéresse ce sont plutôt les idées". "Quelle campagne je vais faire? Je vais essayer de dire la vérité, de poser les bonnes questions, de proposer des idées fortes et de dire aux Français: 'Choisissez maintenant'", a-t-il ajouté. "J'irai à la rencontre des Français (...) j'ai des choses à leur dire. Je veux parler. Et finalement je vais vous dire, pour moi, cette campagne c'est comme une forme de soulagement", a-t-il dit.
"L'assistanat n'a pas sa place"
Assurant qu'un second quinquennat ne serait pas "conforme au premier", il a dit vouloir "redonner la parole au peuple français par le référendum". "Il y a beaucoup de Français qui ont le sentiment au fond d'être dépossédés de leur pouvoir" par "les élites, les syndicats, les partis politiques", a-t-il déploré, estimant que la présidentielle "ne se jouera pas droite contre gauche". "J'ai besoin de tous les Français", a-t-il ainsi déclaré.
Le président-candidat a ensuite donné les grandes lignes de son programme, déjà révélées dans l'interview accordée au Figaro Magazine la semaine dernière : réhabilitation de la valeur "travail", car "l'assistanat n'a pas sa place", consulter les Français sur "le chômage", "son indemnisation" et "la formation des chômeurs". "Ceux qui ont la force et la santé mais qui n'ont pas de travail, on les mettra en formation professionnelle. Ceux qui n'ont pas la force ni la santé auront la solidarité. Mais l'assistanat n'a pas sa place", a-t-il longuement insisté.
Et alors que certains ont vu dans ces mesures l'amorce d'un virage très à droite, Nicolas Sarkozy a estimé que cette conclusion était "caricaturale". "Je crois au travail, je crois à la responsabilité, je crois à l'autorité, je crois à la solidarité mais je parle à tous les Français", a-t-il une nouvelle fois assuré. "Je leur dis d'ailleurs que j'ai besoin d'eux, pas simplement de ceux qui sont de droite."
Source : leJDD.fr 15-02-2012
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