Le soir de la victoire :
6 mai 2007, peu après 20 heures, Nicolas Sarkozy monte sur la scène de la salle Gaveau comblé : "Je serai le Président de tous les Français, je parlerai pour chacun d'entre eux." Le ministre de l'Intérieur vient d'être élu à la fonction suprême avec 53,06% des suffrages exprimés. Il célébrera sa victoire plus tard dans la soirée, sur la place de la Concorde.
L'épisode du Fouquet's :
Premier faux pas de Nicolas Sarkozy le soir même de son élection : celui qui a toujours soigné son image en termes de communication se rend au restaurant du Fouquet's, où l'attendent ses amis. Au lendemain de sa victoire, il s'éclipse aussi de la scène publique pour passer trois jours sur le yacht de Vincent Bolloré, entre Malte et la Sicile. S'il est vrai que Jacques Chirac est encore président – la passation de pouvoir aura lieu le 16 mai –, ces trois jours et quelques photos volées et largement diffusées dans la presse "people" marqueront durablement le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qualifié de "bling-bling". A tel point que le chef de l'Etat est obligé de débuter sa campagne présidentielle de 2012 par un mea culpa relatif à ces faits.
Le discours de Dakar :
26 juillet 2007. Pour son premier discours, en tant que chef d'Etat - écrit par Henri Guaino - Nicolas Sarkozy assure à Dakar que "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire". Une phrase qui suscite une salve de réactions en France et dans le monde.
Fillon, "un collaborateur" :
A l'été 2007, Nicolas Sarkozy qualifie devant quelques journalistes François Fillon de "collaborateur". Le nouveau chef de l'Etat veut imprimer son style et modifie en profondeur les habitudes politiques de la France. Il se rend plusieurs fois par semaine sur le terrain, en lieu et place de son Premier ministre. Ce dernier effacé, c'est l'ère de l'hyperprésidence.
Réforme sur réforme :
En un mois, le président-candidat entérine la réforme de l'autonomie des universités qu'aucun gouvernement n'était parvenu à mettre en place depuis vingt ans. Un succès que même la gauche salue cinq ans plus tard. Au même moment, une autre réforme fait moins l'unanimité : la loi Tepa, adoptée par le Parlement le 1er août 2007. Ce package législatif ramène le bouclier fiscal de 60 à 50% des revenus imposables.
Le représentant à l'étranger :
Nicolas Sarkozy accorde une place importante à sa mission de représentant de la France à l'étranger. Il fait venir le Libyen Mouammar Kadhafi à l'Elysée et le Syrien Bachar el-Assad au défilé du 14-Juillet. Autour de son projet d'Union pour la Méditerranée (UPM), il veut réconcilier avec l'Union européenne des pays qui ne sont pas forcément de grandes démocraties. La vice-présidence de l'UPM est d'ailleurs confiée à l'Egyptien Hosni Moubarak. A l'été 2008, il joue un rôle majeur dans la résolution du conflit opposant la Géorgie à la Russie, autour de la région de l'Ossétie du Sud.
La rupture avec Cécilia :
A plusieurs reprises, c’est la vie sentimentale de Nicolas Sarkozy qui remplit les journaux. Pour la première fois, les Français avaient élu, en mai 2007, un président divorcé et remarié à la tête d'une famille recomposée. Sa seconde femme, Cecilia Sarkozy, après avoir marqué l'actualité en prenant part aux négociations pour libérer des infirmières bulgares de Libye à l'été 2007, finit par quitter son mari. Le divorce est prononcé le 15 octobre 2007. En décembre, il rencontre la chanteuse Carla Bruni, qui devient rapidement sa nouvelle femme.
Crise économique :
Après la crise financière, la crise économique est inévitable, le chômage progressant sans cesse et les plans sociaux se multipliant. Les patrons sont pris en otage, les grands sites industriels français sont les uns après les autres menacés. A commencer par l'usine Arcellor-Mittal de Gandrange, en Moselle, que Nicolas Sarkozy avait promis de sauver et qui met inexorablement fin à son activité en 2008. En décembre de cette année, un plan de relance, le premier, est mis sur pied. En parallèle, un "grand emprunt" est créé, afin de relancer l'investissement et la compétitivité. Mais ce dispositif ne suffira pas à contrer la mauvaise conjoncture mondiale.
L'ouverture :
En choisissant des personnalités comme Fadela Amara ou Martin Hirsch Nicolas Sarkozy prône une politique d'ouverture. Mais après les échecs des élections intermédiaires, Nicolas Sarkozy remanie son gouvernement, dont le Premier ministre, François Fillon, reste l'élément de stabilité politique. L'ouverture est rétrécie au profit d'anciens chiraquiens (François Baroin, Alain Juppé). Des figures de l'opposition sont toutefois nommés par la suite au Conseil constitutionnel (Michel Charasse) et à la Cour des comptes (Didier Migaud).
Le discours de Grenoble :
Quelques mois auparavant, le 30 juillet 2010, Nicolas Sarkozy prononce à Grenoble un discours qui marque un tournant sécuritaire dans son mandat. Des mesures sont notamment prononcées pour l'expulsion des Roms. Une stigmatisation qui est immédiatement condamnée par les associations et les instances européennes. La loi Loppsi 2, ayant pour objet la sécurité intérieure, renforce cette nouvelle orientation, en partie censurée par le Conseil constitutionnel un an plus tard.
La réforme des retraites :
Le contexte de crise n'empêche pas le gouvernement de lancer quelques chantiers sensibles. Outre la loi Hadopi contre le téléchargement illégal sur Internet, la réforme des retraites reste la principale épreuve de forces de la seconde moitié du quinquennat. Entreprise à l'automne 2010, elle paralyse la vie politique mais finit par aboutir, malgré de nombreuses manifestations dans les rues à son encontre.
L'affaire Bettencourt :
Après des mois de polémique sur les liens entre Eric Woerth et la milliardaire Liliane Bettencourt, le ministre tu Travail est évincé du gouvernement lors du remaniement du 14 novembre 2010. Il sera mis en examen pour trafic d'influence passif, et pour recel de financement illicite de parti politique le lendemain. Une affaire qui porte un coup sévère à la République exemplaire promis en 2007 par Nicolas Sarkozy.
L'intervention en Libye :
Avec ses alliés, la France se lance dans une guerre aérienne en Libye le 19 mars 2011. Au terme d'une intense passe d'armes diplomatique avec la Chine et la Russie, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la résolution 1973 qui autorise à "prendre toutes les mesures jugées nécessaires pour protéger les populations civiles" du régime de Mouammar Kadhafi. "La France est décidée à assumer son rôle, son rôle devant l'histoire", a déclaré le chef de l'Etat, ajoutant, "notre détermination est totale.
L'heure du remaniement :
La nomination de Christine Lagarde au FMI oblige Nicolas Sarkozy à procéder à un remaniement. Le 29 juin 2011, François Baroin est nommé ministre de l'Economie alors que Valérie Pécresse se voit attribuer le poste de ministre du Budget. Bruno Le Maire garde l'Agriculture mais François Fillon fait entrer deux centristes au gouvernement : François Sauvadet, ministre de la Fonction publique, et Jean Leonetti, ministre des Affaires européennes.
Le couple franco-allemand :
Après une nuit de négociations, les dirigeants européens finissent pas se mettre d'accord sur un accord gouvernemental, la Grande Bretagne ayant refusé de ratifier le texte. Devant la presse, Nicolas Sarkozy salue alors "un sommet qui fera date parce que les décisions qui ont été prises sont des décisions extrêmement lourdes qui vont durablement changer le fonctionnement de la zone euro et le fonctionnement de l’Europe".
La perte du triple A :
Le 13 janvier 2012, le ministre de l'Economie, François Baroin, confirme la dégradation de la note de la dette française. L'agence de notation Standard & Poor's décide en effet d'abaisser les notes de plusieurs pays de la zone euro vendredi. Le gouvernement tente, comme il peut, de relativiser l'impact de cette décision. Le chef de l'Etat avait fait de la conservation de la précieuse note un "objectif" et une "obligation".
L'annonce de sa candidature :
Le 15 février 2012, Nicolas Sarkozy met fin au suspense. Le chef de l'Etat annonce alors sur le plateau du 20 Heures de TF1 sa candidature à l'élection présidentielle. "Une nouvelle période s'ouvre (…) Si les Français me confient un nouveau quinquennat, ce quinquennat ne sera pas conforme au premier", promet-il.
Le premier tour :
Pour la première fois, un président sortant ne sort pas en tête du premier tour. Le président-candidat réunit 27,2% des voix, contre 28,6% des suffrages pour son rival socialiste, François Hollande. Mais Nicolas Sarkozy y croit encore. Dans une allocution prononcée le dimanche 22 avril au soir à la Mutualité à Paris, il met à mal le travail des sondeurs : "Avec une participation supérieure à 80%, les Français (…), en agissant ainsi, (…) ont démenti toutes les prédictions et déjoué tous les pronostics."
Source : Le Journal du Dimanche 12-05-2012
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