Les syndicats, et en tout premier lieu CFDT et FO, avaient prévenu : si la « TVA sociale » est à l’ordre du jour cela risque de barder !.. Le chef de l’Etat a fait retomber la tension lors du sommet social mercredi 18 janvier. Les leaders ont pris acte des annonces présidentielles. Mais la « TVA sociale » reste un casus belli et aussi on a pris grand soin de ne pas trop en parler ou tout au moins de ne pas la nommer..
Le clash n’a finalement pas eu lieu. En sortant du sommet social qui s’est tenu ce matin à l’Elysée, les syndicats ont adopté un ton modéré dans leurs commentaires. Loin de leurs déclarations tendues des jours précédents. Ils ont pris acte des mesures annoncées par Nicolas Sarkozy. François Chérèque (CFDT) les a certes jugées insuffisantes. Mais il a reconnu qu’elles étaient "utiles". Même Jean-Claude Mailly (FO), qui avait promis d’"envoyer bouler" le chef de l’Etat si celui-ci évoquait la TVA sociale, n’a pas élevé la voix.
Le président de la République a pris le soin de déminer. Nicolas Sarkozy ne voulait pas offrir aux leaders - qui lui sont de plus en plus ouvertement hostiles - une tribune politique au sein même du palais. Il a donc ménagé certains effets de surprise. Par exemple, l’annonce de 1.000 embauches (en CDD) à Pôle Emploi pour améliorer l’accueil des chômeurs et leur orientation en formation. Durant les discussions du matin, il avait pourtant paru fermer la porte à cette demande syndicale, en estimant que 5.000 emplois équivalent temps plein avaient été créés à Pôle emploi depuis 2008. Les patrons des centrales ne s’y attendaient pas. A dessein, ils n’avaient pas été prévenus de cet arbitrage.
La « TVA sociale » est un casus belli
Nicolas Sarkozy a jugé que le climat de la rencontre était "apaisé". Il y a bien eu durant la matinée quelques échanges de piques avec Bernard Thibault (CGT), François Chérèque ou Jean-Claude Mailly. Mais "il s’agissait de débats plutôt débonnaires", juge un proche du Président qui était dans la salle, très agréablement surpris par le ton des syndicalistes à la sortie.
Le chef de l’Etat a également profité de l’occasion pour prendre les devants en matière sociale face à François Hollande. Il a annoncé la réouverture du grand chantier de la formation professionnelle, un dossier prisé à gauche. Nicolas Sarkozy a confié une mission à Gérard Larcher, ancien ministre du Travail et ancien président du Sénat, apprécié des syndicats. La réforme à venir doit être "radicale", a-t-il dit, tentant de gommer l’échec de la loi de 2009.
Le conflit avec les syndicats aura tout de même lieu d’ici peu. Le président de la République doit dévoiler ses arbitrages sur la « TVA sociale » avant février, probablement à la télévision en fin de semaine prochaine. Les centrales n’en veulent pas. L’Elysée reste sur l’idée de baisser uniquement les charges patronales au nom de la compétitivité des entreprises. La feuille de paye des salariés resterait inchangée. En contrepartie, la TVA serait augmentée sans doute de 2 points. A l’Elysée, on espère que cette décision sera la moins pénalisante possible pour le pouvoir d’achat. "Les tarifs de la téléphonie mobile chutent fortement", note-t-on pour se rassurer. François Fillon doit recevoir les parlementaires, chez qui la grogne monte. Certains, comme Lionnel Luca, Pierre Méhaignerie ou Gilles Carrez, ont déjà fait valoir leur hostilité au calendrier choisi, sinon à la mesure elle-même. Dans la cour de l’Elysée, les leaders ont prévenu : la « TVA sociale » sera un casus belli.
Source : leJDD.fr 18-01-2012
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