Le jour même où le gouvernement annonce des dépenses supplémentaires (augmentation de l’Allocation de rentrée scolaire, embauche de 1 000 enseignants,..) Pierre Moscovici, Ministre des Finances, a assuré mercredi 30 mai que la France respecterait ses objectifs de réduction de la dette publique. Il maintient son ambition de revenir à 3% du PIB en 2013. Bruxelles et la Cour des comptes ont pourtant mis en garde l'Etat.
C'est 3% sinon rien. La France "respectera ses engagements" de réduction du déficit public à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013, a réaffirmé mercredi 30 mai au Luxembourg le ministre des Finances, Pierre Moscovici. A l'issue d'une rencontre avec le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le nouveau patron de Bercy a assuré que ces objectifs seront tenus "tout en menant notre politique, celle pour laquelle les Français ont élu François Hollande à la présidence de la République".
Il a rappelé que le gouvernement recevrait fin juin le résultat d'un audit mené par la Cour des comptes sur l'état des finances publiques. La juridiction financière "nous dira quels ajustements sont nécessaires" puis "nous prendrons une loi de finances rectificative", a-t-il expliqué.
La Cour des comptes et Bruxelles mettent en garde
Cette réaffirmation d'objectifs se fait alors que, et la Cour des comptes, et Bruxelles ont remis les points sur les "i" sur ces questions budgétaires. "La consolidation budgétaire reste un des principaux défis de la politique économique de la France", affirme la Commission dans un rapport faisant le point sur l'application des recommandations qu'elle avait formulées en juin 2011.
"Bien que l'objectif de 4,4% du PIB de cette année paraisse atteignable, l'écart avec le seuil de 3% du PIB reste considérable", met-elle en garde, estimant que des "efforts supplémentaires pourraient être nécessaires". Bruxelles demande à Paris de "préciser les mesures nécessaires pour s'assurer que le déficit excessif soit résorbé d'ici à 2013 comme recommandé par le Conseil" de l'Union européenne. La France doit "réagir rapidement" si elle veut atteindre ses objectif budgétaires en 2013, mais c'est "tout à fait faisable", a affirmé mercredi de son côté le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.
L'autre mise en garde, celle de la Cour des comptes, va dans le même sens. Si elle a loué "l'amorce d'une stratégie de consolidation" du budget de l'Etat en 2011, la juridiction financière a appelé à une "vigilance accrue à exercer sur quatre éléments dès 2012", mercredi dans un communiqué. Ces "quatre domaines importants" sont les dépenses de personnel, les niches fiscales, les "dépenses d'intervention" (aides sociales, à l'emploi, au logement...) ainsi que le financement des "opérateurs de l'Etat" (Météo France, CNRS, Pôle emploi...), précise la cour.
Pour autant, souligne-t-elle, "ce déficit (2011) est encore supérieur de 50 milliards d'euros au niveau qui permettrait de stabiliser la dette publique". Objets de deux volumineux rapports, cette évaluation de la gestion budgétaire de l'Etat et la certification des comptes 2011, sont distinctes de l'audit sur l'état des comptes publics et l'exécution de la loi de Finances 2012 que le nouveau gouvernement a demandé à la cour. Cet audit, attendu d'ici à la fin juin, fera "un point sur l'année 2012 et sur l'année 2013", avait indiqué fin mai le premier président de la Cour, Didier Migaud lors d'une audition au Sénat.
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