On savait qu’ils ne s’aimaient pas beaucoup mais depuis quelques semaines c’est la guerre entre Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie. « Il a ses idées, j'ai les miennes ». Michèle Alliot-Marie a recadré, une nouvelle fois, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, dans un entretien accordé lundi à « La Croix ». La ministre de la Justice précise qu'elle fera ses propositions sur les libertés conditionnelles.
"Lui c'est lui, moi c'est moi": Michèle Alliot-Marie fait du Laurent Fabius dans le texte en recadrant, légèrement, Brice Hortefeux dans un entretien paru lundi dans « La Croix » . Le ministre de l'intérieur a lancé de nombreuses propositions en matière de justice dans une interview au « Figaro magazine » samedi 18 septembre dernier, piétinant ainsi les plate- bandes du Garde des Sceaux. Pêle-mêle, il souhaite introduire des jurés dans les tribunaux correctionnels, faire élire les juges, ne pas voir appliquer la réduction des peines pour les réclusions inférieures à deux ans, réformer l'application des peines, etc. De quoi faire dire à la Garde des Sceaux que l'on est en train de faire son travail
« Brice Hortefeux lance une question, c’est son droit »
"Brice Hortefeux lance une question, c'est son droit", tempère Michèle Alliot-Marie dans La Croix. "Il a ses idées, j'ai les miennes. Les jurés populaires sont une piste de réflexion lancée par le président de la République", rappelle-t-elle. "Pour ce qui est de l'application des peines, j'ai réfléchi à des pistes pour améliorer le dispositif qui conduit à prononcer la libération conditionnelle. Je les présenterai très rapidement", annonce la ministre de la Justice. En ce qui concerne la réduction des peines pour les personnes condamnées à moins de deux ans de prison, le ministère de la Justice a rappelé que les décrets d'application n'avaient pas encore été publiés.
Ce recadrage n'est qu'un énième épisode de la lutte qui oppose les deux ministres depuis la nomination de MAM à la Chancellerie. A la rentrée 2009, Hortefeux avait vivement critiqué l'action des juges d'application des peines après le meurtre d'une joggeuse par un récidiviste. Michèle Alliot-Marie avait rappelé qu'ils n'avaient fait qu'appliquer la loi. Puis, le ministre de l'Intérieur avait proposé un prolongement de la garde à vue pour les criminels sexuels. "Chasse-gardée", lui avait en somme répondu MAM. Enfin, ils s'étaient encore affrontés sur l'alourdissement des peines contres les agresseurs de personnes âgées. François Fillon a déjà tenté de départager les deux ministres en expliquant qu'il était enclin à réfléchir sur l'introduction d'un jury en correctionnelle (une idée initialement proposée par Nicolas Sarkozy), mais resté "totalement opposé" à l'élection des juges.
Source : lejdd.fr 20-09-2010
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