Encore un qui n’était pas le dernier à donner des leçons de morale et à porter de jugements, parfois sévères, sur ses adversaires mais aussi sur ses amis politiques. Eh bien voila qui va, peut-être le ramener à un peu plus de modestie et un peu moins d’arrogance : « Le Canard Enchaîné » a révélé mercredi 7 juin dernier que Manuel Valls touchait une indemnité, en tant que conseiller municipal d'Evry (Essonne), à peine inférieure à celle du maire. Le NPA et l'UMP ont aussitôt dénoncé cette rémunération supplémentaire.
François Hollande a promis de moraliser la vie publique. Mais après la condamnation d'Arnaud Montebourg pour diffamation envers les patrons de SeaFrance, c'est au tour d'un autre candidat à la primaire socialiste désormais au gouvernement, Manuel Valls, de créer la polémique. A l'origine pourtant, l'intention était bonne. Afin d'éviter un cumul des mandats, le ministre de l'Intérieur, qui bataille pour conserver son siège de député de l'Essonne, a décidé de quitter sa fonction de maire d'Evry, la préfecture du département francilien.
Application « étrange » de la loi du non cumul des mandats
Ainsi, dimanche dernier, Manuel Valls est devenu conseiller municipal. « Le Canard enchaîné » qui n’en rate pas beaucoup, a toutefois révélé, dans son édition de mercredi 7 juin, que le conseil de la ville avait alloué au ministre de l'Intérieur une indemnité différente de celle des autres conseillers. Ce que touchera Manuel Valls au titre de ce mandat local sera en effet à peine inférieur aux indemnités du maire et de son premier adjoint. Selon la délibération du conseil municipal, le ministre va percevoir 57% de "l'indice 1.015", fixant l'indemnité des élus locaux, soit environ 1.700 euros net par mois. Les autres adjoints touchent 36% de l'indice, tandis que les conseillers municipaux délégués perçoivent entre 7 et 23,5% de cet indice.
Une mesure "légale" et "totalement transparente"
Manuel Valls "compte exercer pleinement ses prérogatives en tant que conseil municipal délégué au projet territorial", dispose d'une "expérience évidente" et est "un atout considérable" pour la commune, répond son entourage à l'AFP. Les proches du ministre assure par ailleurs que l'intéressé ne touchera pas d'indemnité en tant que conseiller à l'agglomération d'Evry-Centre Essonne. La source citée par l'agence de presse insiste enfin sur le caractère légal et "totalement transparent" de la mesure.
Mais l'opposition n'entend pas cet argumentaire. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a été le premier à réagir. "C'est quelque peu immoral", "pas dans la ligne de conduite fixée par François Hollande", juge ainsi Francis Couvidat, conseiller municipal d'opposition NPA. L'UMP n'a pas tardé à dégainé son communiqué, signé par Sébastien Huyghe, secrétaire national de l'UMP. "L'indécence, c'est maintenant", estime ce membre actif de la "cellule riposte" mise en place par le parti pendant la campagne.
"Cette nouvelle affaire vient souligner le double discours permanent de François Hollande et de son gouvernement", écrit Sébastien Huyghe, demandant à Jean-Marc Ayrault d'être "enfin capable de faire preuve d'autorité sur son gouvernement". Pour le moment, ni l'Elysée ni Matignon n'ont en tout cas réagi.
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