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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 19:00

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Lorsque l’armée française est entrée au mali elle devait d’abord se porter au secours d’une armée malienne débordée puis passer la main à une force africaine. Or, les troupes de la Misma, la force multinationale africaine, qui étaient censées prendre le relais de l'armée française au Mali ne sont toujours quasiment pas là. Qui plus est, pour certaines d’entre elles on ne sait plus très bien quand elles vont arriver et si même elles vont arriver un jour.. Le déploiement de ces 5.800 soldats s'annonce de plus en plus compliqué. Et pose déjà de nombreux problèmes.

Combien de soldats africains au Mali ?

Censée rassembler dans un premier temps 3.300 soldats, la Misma - Mission internationale de soutien au Mali - devrait finalement  être composée de 5.800 hommes, un chiffre qui pourra encore augmenter. Pourquoi une telle hausse? Il y a d'abord une contribution plus grande de certains pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), chargée de superviser le déploiement de cette force africaine sur le terrain. Le Nigeria a ainsi fait savoir qu'il allait porter son contingent à 1.200 hommes, au lieu des 600 puis 900 prévus initialement. Le Bénin va quant à lui envoyer 650 soldats, et non 300 comme annoncé.

De plus, la Misma a reçu la semaine dernière le renfort précieux du Tchad, Etat non-membre de la Cédao, qui a promis un contingent de 2.000 hommes. Il s'agira de la deuxième plus grande force nationale sur le terrain, après la France. Pour le reste, outre les quatre pays précédemment cités, la Misma comprendra également à terme 540 soldats du Togo, 500 du Niger, du Burkina Faso et du Sénégal, 125 de Guinée et 120 du Ghana. Etat pivot de la Cédéao, la Côte d'Ivoire d'Alassane Ouattara - qui assure la présidence de l'organisation régionale - n'enverra aucune unité, son armée restant fragile, mais apportera un soutien logistique. D'autres puissances occidentales - le Royaume Uni, les Etats-Unis, le Danemark, la Belgique et l'Allemagne - ont promis une aide similaire.

Quand la Misma sera-t-elle opérationnelle ?

Le déploiement des forces africaines se fait pour l'heure au compte-gouttes. Quelques centaines seulement sont arrivées au Mali - 150 pour le Burkina, 40 pour le Togo, environ 50 pour le Sénégal. D'ici à samedi 26 janvier prochain, quelque 2.000 soldats sont attendus à Bamako, la capitale. Mais l'engagement a déjà pris du retard. "Cet objectif me semble extrêmement difficile à atteindre", indique au JDD.fr Frédéric Lejal, rédacteur en chef de La Lettre du continent, publication indépendante de référence sur l'Afrique. "Il faut se rappeler que cette force devait être initialement opérationnelle à l'automne 2013", avant l'offensive des islamistes au début du mois et l'engagement français qui a suivi, précise le spécialiste. Qui ajoute : "On imagine le degré d'impréparation de ces forces obligées de se déployer précipitamment."

Seule avec l'armée malienne sur le théâtre des opérations, la France devra donc dans l'immédiat se passer de ces troupes. Le pays a désormais engagé 2.150 soldats sur place, sur les 2.500 prévus par Paris. Le gouvernement français répète ainsi que la reconquête de l'intégralité du territoire malien "durera le temps qu'il faudra". Tout en espérant passer le relais le plus rapidement possible aux troupes africaines.

Quel objectif?

"La mission de la force africaine sera plutôt de tenir les positions qui seront reconquises par l'armée malienne, appuyée par les forces françaises", explique Frédéric Lejeal. "Ces troupes ne seront donc pas nécessairement au combat, mais auront une optique de sécurisation". Avant même cette nouvelle phase, la France aura ainsi encore fort à faire. Si elle a stoppé l'avancée des djihadistes et repris en début de semaine deux villes importantes, Diabali et Douentza, elle doit encore reconquérir l'ensemble du Nord-Mali. Une opération qui pourrait prendre au moins "un mois", selon l'armée malienne, qui reste dépendante de l'appui français. "La France, qui a été contrainte par la situation d'intervenir très rapidement, est prise au piège et n'a pas envie de rester en première ligne", note le rédacteur en chef. "Plus tôt les forces africaines se mettront en place, mieux ce sera pour elle", précise-t-il.

Les limites de la Misma

Sur le terrain, la force africaine sera rapidement confrontée aux problèmes. "Les armées des pays-membres de la Cédéao, hormis peut-être le Nigeria, sont autant d'armées maliennes", avance Frédéric Lejeal. Le Tchad fait exception : ses forces spéciales, déjà confrontées aux rebellions internes, semblent les plus aptes à maîtriser le terrain désertique du Mali, face à des islamistes qui connaissent parfaitement la région. Les luttes d'influence au sein de la Misma sont également réelles : par son volontarisme, le président Idriss Déby "est en en quête de légitimité aux yeux de la France" et "veut se rendre incontournable dans la sous-région africaine", explique le spécialiste.

Avec le déploiement de cette force, d'autres questions se posent encore. "Les troupes seront principalement francophones, sous un commandement nigérian [anglophone], donc avec potentiellement un problème de coordination", indique Frédéric Lejeal. Selon lui, les Etats africains qui s'engagent dans le conflit malien sont également "des armées d'exaction, avec le risque qu'il y ait des débordements auprès de la population civile". Des informations de presse ont déjà fait état de telles exactions de la part des forces maliennes, dans le centre du pays.

Qui financera la Misma ?

Enfin, l'intervention africaine soulève déjà des problèmes de financement. La Cédéao a évalué le week-end-dernier le coût de cette opération à environ 375 millions d'euros, presque le double de ce qui était prévu jusqu'ici. De nouveaux fonds devront donc être trouvés, et les 50 millions promis par l'UE ne suffiront pas. "Les Africains jouent beaucoup sur cette opération pour surfacturer, car il s'agit quand même pour eux d'une rente", relève Frédéric Lejeal, avant de conclure : "Mais on ne voit pas qui va financer la Misma." La conférence des donateurs prévue la semaine prochaine sous l'égide de l'Union africaine risque de ne pas suffire.

 

  

 

 

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