« Il est passé où, Manuel Valls ? » feint de s’interroger un conseiller ministériel. Face au vent de colère qui souffle sur la Bretagne, ce refrain commence à se faire entendre chez les détracteurs de l’hyperactif ministre de l’Intérieur. Son silence, inhabituel, sur l’occupation de la sous-préfecture de Morlaix (Finistère) mardi 5 novembre dernier par des salariés de Tilly-Sabco, qui ont défoncé les grilles, intrigue
De fait, pas un mot du premier flic de France ni de déplacement express dans la région, lui qui avait promptement réagi cet été sur Marseille.
C’est Jean-Marc Ayrault qui a présenté en Conseil des ministres une communication sur la Bretagne, annonçant davantage de fermeté face aux casseurs de portiques écotaxe, même si l’indulgence est — officieusement — de mise face aux plans sociaux qui minent la région. Au même moment, Valls était à Caceres, en Espagne, pour un exercice de simulation d’un accident nucléaire. « Il y a une volonté de l’exécutif de régler ça par la négociation et d’éviter tout ce qui alimente le rapport de forces », indique un élu proche du locataire de la Place Beauvau.
Il ne lâche rien
Il n’en fallait pas davantage pour que les rivaux du ministre regrettent un deux poids, deux mesures avec les expulsions de Roms ou les émeutes de Trappes. Ainsi le député vert François de Rugy a-t-il pris un malin plaisir à sommer Valls de « faire respecter l’autorité de l’Etat » en Bretagne. De quoi faire bondir la garde rapprochée du bouillant Catalan. « Il n’est pas un superhéros », soupire l’un, qui glisse que Valls a passé toute la journée de samedi Place Beauvau à suivre la manifestation de Quimper. « C’est un succès d’ordre public, dans des conditions extrêmement difficiles. Les débordements ont été contenus. Il est là, il ne lâche rien! » martèle son entourage, qui rappelle que Valls a déploré lundi des « violences inacceptables ». « Les écolos ont un congrès bientôt, non? » relève un autre.
Diète médiatique
Dans le premier cercle du ministre favori des sondages, on concède cependant qu’il ne veut pas se surexposer après des semaines sous les sunlights. Signe de cette relative diète médiatique, il a décliné toutes les invitations médias depuis l’affaire Leonarda. A cela s’ajoute un élément plus politique : s’il ne s’en est pas ouvert publiquement, Valls était partisan de la suppression de l’écotaxe pour éviter une « jacquerie », à l’instar de ses collègues Jean-Yves Le Drian ou Stéphane Le Foll. Un de ses fidèles soupire : « On a perdu dix à quinze jours dans cette affaire en valses-hésitations, sans mauvais jeu de mots, sous la pression des Verts. » Retour à l’envoyeur.
Source : LeParisien. fr 08-11-2013
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