
La rencontre entre le président palestinien Mahmoud Abbas et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, samedi 31 octobre à Abou Dhabi, n'a pas permis de relancer le processus de paix avec Israël, bloqué depuis fin 2008.
"Mme Clinton a demandé de reprendre les négociations entre les deux parties sur la base d'un accord auquel est parvenu (l'émissaire américain pour le Proche-Orient) George Mitchell avec Israël, un accord qui ne prévoit pas un arrêt total de la colonisation", a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat. "Nous l'avons informée de notre refus de cette proposition", a-t-il ajouté.
Selon M. Erakat, le président palestinien avait déjà fait savoir à M. Mitchell, la veille au soir, qu'"un arrêt des implantations est la clé de la reprise des négociations". Pour M. Abbas, l'"intensification de la politique des implantations" à Jérusalem-est, dont l'annexion "n'est pas reconnue par les Etats-Unis et la communauté internationale", est également au coeur du problème. "Jérusalem est en danger et sans Jérusalem, il n'y aura pas de paix", a-t-il résumé, demandant à Washington "en tant que médiateur, à obliger Israël [à respecter] ses engagements".
Hillary Clinton, qui doit se rendre samedi en Israël où elle rencontrera son homologue Avigdor Lieberman et le premier ministre Benyamin Nétanyahou, avait confié avant sa visite dans la région qu'elle ne s'attendait "pas à une grande percée". "Honnêtement, nous tentons de rattraper huit années de temps perdu", a-t-elle argué pour souligner la rupture avec l'administration Bush.
La relance du processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis l'hiver dernier à la suite de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, est l'une des priorités de politique étrangère du président Barack Obama, qui y voit la clé de relations apaisées entre l'Amérique et le monde arabe
Source : lemonde.fr 31-10-2009