Appuyée par son aviation, l'armée du colonel Kadhafi poursuit sa progression vers l'est du pays, occupé jusqu'alors par les insurgés. Après Zawiya, Ras Lanouf, les forces fidèles à Kadhafi font reculer la ligne de front jusqu'à 240 km de Benghazi, d'où est partie la rébellion. Dimanche, les opposants à Mouammar Kadhafi bombardés à l'arme lourde battent en retraite et appellent au secours la communauté internationale qui est toujours à la recherche de solutions !. 

Bien qu’il soit toujours difficile de faire un point précis de la situation tant la propagande des deux camps est utilisée comme « arme de guerre » il est quasiment certain que Brega est maintenant dans les mains des forces de Kadhafi. La télévision d'Etat a annoncé dimanche 13 mars que la ville de Brega, une position stratégique dans l'Est libyen, avait été reprise par les forces loyales au régime. «La ville de Brega a été purgée des bandes armées», indiquait la chaîne dans un bandeau, citant une «source militaire». Des dizaines de rebelles libyens se seraient retirés après de violents bombardements d'artillerie des forces pro-Kadhafi. Agés pour la plupart d'une vingtaine d'années, les insurgés ont pris la fuite à bord de véhicules transportant des batteries anti-aériennes de la DCA en direction de la ville d'Ajdabiya, sur la route côtière.

Communications coupées à Benghazi.

Les communications des opérateurs Libyana et Al Madar ont été coupées dans le fief de l'insurrection, mais il reste difficile de savoir jusqu'où cette coupure s'étend. Les portables étant un des seuls moyens de communication des insurgés c’est un coup dur pour la rébellion. Ahmed al-Zoubair el-Senoussi, 31 ans derrière les barreaux, sous les tortures et les privations, pour complot contre le colonel Kadhafi, appelle la communauté internationale à « armer les insurgés, les comparant aux résistants contre les Nazis». «J'appelle le monde à aider, à apporter tout le soutien possible, aussi vite que possible, et à traduire leurs paroles en action», déclare ce septuagénaire, dans une maison de Benghazi, siège de l'opposition. « J'apppelle le Conseil de sécurité (de l'ONU) à aider le peuple sans défense et désarmé de Libye contre ce régime de ténèbres. Nous voulons des actes, pas des discussions».  

La France salue l'appel de la Ligue arabe

Samedi 12 mars dernier, la Ligue Arabe s’est clairement prononcé pour l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Libye et au dialogue avec l'opposition. Cet appel a été voté par l'ensemble des Etats de la Ligue arabe excepté la Syrie et l'Algérie. Le lendemain le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a assuré que la France va accélérer «ses efforts» pour remplir la volonté de la communauté internationale de protéger la population libyenne.

Al-Qaïda règle ses comptes avec Kadhafi

Abou Yahya al-Libi, l'un des principaux théoriciens d'Al-Qaïda, a appelé les Libyens à «poursuivre leur révolte sans hésitation et sans peur afin de plonger Kadhafi dans l'abysse de la souffrance». Dans un enregistrement vidéo diffusé dimanche sur des sites islamistes, Abou Yahya al-Libi a mis en garde contre un retrait de la bataille, dont le «prix, selon lui, serait de nouvelles décennies plus dures, plus oppressantes et plus injustes que celles endurées».

Il s'agit de la première réaction d'Al-Qaïda depuis le début le 15 février de l'insurrection, dont le colonel Kadhafi a imputé à plusieurs reprises la responsabilité au réseau d'Oussama ben Laden.

Source : LeParisien.fr 13-03-2011 

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