Quelques minutes avant l'échéance fatidique fixée par la Maison blanche, le Congrès américain a relevé mercredi 16 octobre au soir le plafond de la dette des Etats-Unis, lui évitant un défaut de paiement historique. Les élus ont également mis fin au "shutdown" américain paralysant depuis 16 jours l'Etat fédéral. Mais le répit n'est que de courte durée et une nouvelle bataille politique est déjà attendue pour début 2014.
Rien n'est réglé sur le fond, personne n’a cédé en perdant la face, mais les Etats-Unis ont évité le pire. Mercredi 16 octobre au soir, à quelques minutes de l'échéance fixée par l'administration Obama, le Congrès américain a voté un texte de compromis relevant le plafond de la dette des Etats-Unis. Sans cela, l'Etat américain aurait été ces prochains jours en défaut de paiement, le premier de son histoire, ce qui aurait déclenché une grave crise économique pour le pays et aurait eu des répercussions mondiales.
Après plusieurs semaines de péripéties parlementaires et d'intenses tractations, le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains ont adopté successivement dans la soirée à de larges majorités un texte de compromis dévoilé quelques heures plus tôt. La loi a ensuite été promulguée, tôt jeudi matin, par le président Barack Obama. L'accord met également fin au "shutdown" qui paralyse l'Etat fédéral depuis le 1er octobre. En l'absence de compromis sur le budget 2014, des centaines de milliers de fonctionnaires avaient été mis au chômage technique. Ceux-ci pourront retourner au travail dès jeudi et seront tous payés rétroactivement.
"Nous n'avons pas gagné"
Les élus du Capitole n'ont toutefois fait que reporter le problème. Selon les termes du compromis, le Trésor est en effet autorisé à emprunter jusqu'au 7 février, et l'Etat fédéral est financé jusqu'au 15 janvier. Toujours autant divisés, républicains et démocrates sont ainsi promis à de nouvelles batailles politiques. Une commission bicamérale doit être convoquée et élaborer d'ici le 13 décembre les contours d'un budget pour le reste de l'année 2014, afin de ne pas revivre un "shutdown". Il y a 17 ans, les élus de Washington n'avaient pu éviter une seconde paralysie, moins d'un mois après avoir trouvé un compromis.
Lors d'un point presse, Barack Obama a dit souhaiter cesser de gouverner "de crise en crise". Il a également affirmé que les élus auraient à regagner la "confiance" des Américains après deux semaines d'affrontements politiques. Cet accord in extremis marque également un revers pour le camp républicain et son chef, le président de la Chambre John Boehner, qui a exigé pendant des semaines des concessions de l'exécutif, en particulier sur les dépenses sociales, avant tout vote budgétaire. "Nous nous sommes battus pour la bonne cause, mais nous n'avons pas gagné", a reconnu John Boehner sur une radio. Il a néanmoins promis de continuer à lutter contre "la catastrophe que représente la loi sur la réforme de la santé", texte emblématique promulgué par Barack Obama en 2010 et dont un volet central a commencé à s'appliquer début octobre.
La paralysie des administrations fédérales aura d'ores et déjà eu un impact notable sur l'économie américaine. Selon l'agence Standard and Poor's, la paralysie coûtera 0,6 point de pourcentage à la croissance économique américaine au quatrième trimestre, l'équivalent de 24 milliards de dollars de richesse produite en moins.
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