Lorsque le candidat Hollande était en campagne électorale il les a quasiment toutes faites les usines en difficulté : Sanofi, ArcelorMittal, Peugeot, Goodyear, Fralib, Faurecia… Et il a beaucoup promis : « le Changement c’est maintenant » !.. Il a fait naitre beaucoup d’espoir chez ces ouvriers qui voient, d’année en année, leur industrie se décomposer. Et par la dessus le Ministre du redressement Productif est passé en remettre une couche : « l’Etat ne laissera pas faire. Nous ne vous abandonnerons pas, … ». Aujourd’hui, les mêmes salariés constatent avec amertume que rien de ce qui avait été prévu ne s’est vraiment passé. Ils constatent que leur emploi est de plus en plus menacé et que l’Etat qui a tout promis ne peut pas grand-chose. Alors la colère éclate et l’on peut la comprendre Entre 700 et 1.500 salariés d’entreprises menacées manifesteront mardi 29 janvier prochain. Mais ce n’est qu’un début
À l’usine Goodyear d’Amiens, les banderoles et les pancartes sont déjà prêtes, le slogan aussi : "Hollande, qu’est-ce que tu glandes? Cette loi, tu nous la dois." La colère est d’autant plus vive que les 1.250 salariés du groupe de pneumatiques pourraient apprendre, jeudi 31 janvier prochain, lors d’un comité central d’entreprise, la fermeture de leur site d’ici à 2014. « Il y a quinze mois, sur notre parking, François Hollande a promis qu’il ferait une loi pour interdire les licenciements boursiers s’il arrivait à l’Élysée », pointe le délégué CGT Mickaël Wamen. « On veut lui rappeler ses promesses. Nous, on a une proposition toute prête à lui soumettre, pour que les sociétés qui font des profits ne puissent pas licencier… »"
"Notre pays plonge dans une misère sociale qu’il n’a jamais connue"
Les salariés de Goodyear ne seront pas les seuls à manifester leur ras-le-bol, mardi 28 janvier, devant le ministère du Travail, alors que les chiffres du chômage explosent. Les représentants de 25 entreprises menacées par des plans sociaux, tous syndicats confondus, rejoindront la rue de Grenelle : Sanofi, ArcelorMittal, Peugeot, Fralib, Ford, Pilpa, Faurecia, Virgin, Sodimédical… La grogne des entreprises en difficulté, chacune soumise à un cas particulier, se mue désormais en contestation collective. "Le but est de constituer un front uni, indique Marie Lecomte, ancienne salariée des 3 Suisses, instigatrice de l’association Licenci’elles et de la manifestation. Pendant la campagne, Hollande et Montebourg ont fait beaucoup de promesses, mais on n’a rien vu venir. Désormais, on veut faire converger les luttes pour se faire entendre…"
Dans la foulée, les 700 à 1.500 participants attendus entameront une marche jusqu’à l’Assemblée. Sur les tee-shirts, un seul leitmotiv : "Non aux licenciements financiers, une loi pour une vraie sécurisation de l’emploi." Et dans leur ligne de mire, l’accord signé, il y a quinze jours, par les syndicats CFDT, CFTC et CFE-CGC… "Les confédérations s’engagent, mais à la base, les syndicalistes en bavent face à la détresse des salariés", souligne Marie Lecomte. « Cet accord est le plus nocif qui existe », dénonce Mickaël Wamen. « Notre pays plonge dans une misère sociale qu’il n’a jamais connue. Michel Sapin doit nous rencontrer."
La pression monte
Au ministère du Travail, on indiquait, samedi soir, être "prêt à recevoir une délégation" si la demande en était faite. Mais pour leur dire quoi ? Que la loi qu’ils demandent et que Jean-Luc Mélenchon annonce comme une évidence, ne sera jamais votée par le parlement ?
Que les patrons des entreprises privées sont maitres chez eux et que l’Etat n’a guère de moyens pour les empêcher de licencier ? Pour Lionel Burriello, délégué CGT chez ArcelorMittal à Florange, les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure de l’urgence. Il sera, lui aussi, dans le cortège, avec ses collègues qui ont tenté de s’enchaîner aux grilles de Matignon, cette semaine, pour demander la nationalisation de leur usine. « La pression monte, ça devient dangereux », s’alarme-t-il. « Des dizaines de communes vont souffrir. On a le sentiment que ça va péter. Et plus vite qu’on ne le croit… »
Tous comptent ressortir leurs banderoles aussi souvent que nécessaire pour obtenir le vote d’une loi contre les licenciements boursiers et tenter de sauver leurs dossiers de l’enlisement. « C’est le début d’un mouvement », confirme Laurent Besson-Imbert, délégué Sud chez Sanofi. « On est prêts à faire d’autres actions s’il le faut, pour combattre les affres de la finance. »
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