Le Front National pourra se vanter d’avoir remporté un succès : celui d’avoir mis la pagaille dans les esprits des dirigeants de l’UMP qui se sont vus obligés de trancher dans un débat qu’ils n’apprécient pas du tout et que leurs adhérents voient souvent d’un œil différent…    A l'issue d'un bureau politique exceptionnel lundi 11 juin dernier, l'UMP a décidé de reconduire sa règle du "ni-ni" : dans les triangulaires avec le Front national, ou dans le cadre d'un duel PS-FN, le parti ne soutiendra ni le candidat socialiste s'il est mieux placé, ni le candidat du Rassemblement bleu Marine. Cette règle a été décidée "à l'unanimité", selon un membre de la direction de l'UMP, à "la quasi-unanimité", selon un autre. Dans les Bouches-du-Rhône, un candidat a déjà fait un premier accroc dans cette consigne. Et il est fort probable qu’il y en ait d’autres !...

Inventé pour les élections cantonales de 2011, l'UMP avait inventé le "ni-ni" : dans les triangulaires avec le Front national, ou dans le cadre d'un duel PS-FN, le parti ne soutiendra ni le candidat socialiste s'il est mieux placé, ni le candidat du Rassemblement bleu Marine. Cette règle a été reconduite lundi 11 juin dernier pour le second tour des législatives par le parti, réuni en bureau politique exceptionnel dans une sale de l'Assemblée nationale. Cette consigne a été décidée "à l'unanimité", selon un membre de la direction de l'UMP, à "la quasi-unanimité", selon un autre. "Pas question de voter pour le candidat FN, pas question de voter pour le candidat PS", a rappelé le secrétaire général Jean-François Copé lors d'un point-presse à l'issue de la réunion. Christian Estrosi, député-maire de Nice, a également assuré que l'UMP n'a "aucune valeur commune" avec le PS, lors d'un entretien à France Inter.

Une règle au niveau national

Mais il ne s'agit que d'une règle au niveau national. Localement, il y a déjà un accroc. L'UMP Roland Chassain, arrivé 3e dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône (Arles), a annoncé lundi à l'AFP qu'il se retirait pour le second tour des législatives pour tenir sa "position" qui est "tous contre Michel Vauzelle". Dans cette circonscription, qui comprend notamment la ville d'Arles, trois candidats ont réussi dimanche à se qualifier pour le second tour des législatives: le député PS sortant Michel Vauzelle (38,40%), la candidate du Front national Valérie Laupies (28,98%) et monsieur Chassain, maire des Saintes-Marie-de-la-Mer (22,62%). C'est donc cette candidate qui a désormais le plus de chances de l'emporter si les électeurs de l'UMP se reportent sur elle. "Je condamne naturellement la position de monsieur Chassain", a réagi Jean-François Copé lundi après-midi.

Autre cas en cours de décision, dans la deuxième circonscription du Gard, où le candidat UMP Etienne Mourrut "hésite" à se désister. Arrivé en troisième position et qualifié de justesse, un retrait permettrait à Gilbert Collard (soutenu par le FN) de l'emporter. "Pour l'instant, je réfléchis, je réfléchis encore", a-t-il déclaré à l'AFP. Il donnera sa décision mardi, date limite de dépôt de candidature

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