
Le président du groupe de grande distribution a critiqué mercredi matin la décision de justice, rendue public mardi, qui condamne les centres Leclerc à restituer 23,3 millions d'euros à des fournisseurs.
Michel-Edouard Leclerc n'aime pas qu'on fouille dans ses affaires, et le fait savoir. Mercredi 4 novembre dernier, sur Europe 1, le président du groupe familial a estimé que "l'Etat n'est pas là pour foutre la pagaille pendant la négociation commerciale (...) quand le pouvoir d'achat n'est plus sa priorité". Une critique cinglante qui intervient au lendemain de l'annonce de la condamnation du grand distributeur à rembourser plus de 23 millions d'euros.
La cour d'appel de Versailles a en effet confirmé, le 29 octobre dernier, un jugement de 2005 du tribunal de Nanterre condamnant le Groupement d'achats des centres Leclerc (Galec) à rétrocéder 23,3 millions d'euros à 28 fournisseurs, dont Yoplait et Fleury Michon. L'affaire avait été portée devant les tribunaux par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Critiquant une décision "absurde sur le principe", Michel-Édouard Leclerc a affirmé que les fournisseurs ne réclamaient pas les 23,3 millions. "Ils ont reconnu qu'ils nous les devaient. C'est l'État qui s'est érigé entre eux et nous et s'est donné un rôle qu'il n'avait pas à jouer", a-t-il estimé. Le P-DG a accusé plus généralement l'État de "sacrifier l'image de la distribution", alors que le secrétaire d'État au Commerce, Hervé Novelli, vient d'annoncer la poursuite en justice de neuf distributeurs, soupçonnés également de pratiques abusives à l'égard de leurs fournisseurs. Michel-Édouard Leclerc a confirmé que son groupe faisait partie des enseignes assignées.
Source : lejdd.fr 04-11-2009