Alain Juppé n’est pas le seul à parier que Nicolas Sarkozy pense très fort à 2017 en ne se rasant plus. Comme le maire de Bordeaux, qui glissait le 13 février dernier  « sentir » que l’ex-président avait envie d’être candidat à la prochaine présidentielle, François Hollande en est convaincu ! « Il est persuadé que Sarko voudra sa revanche et qu’il sera candidat face à lui », confiait il y a peu un proche du chef de l’Etat.

« Hollande a raison de se placer dans cette hypothèse. Il y a une crise de leadership à droite, Sarko a mobilisé son électorat, il a réussi sa sortie. Et vous voulez mon avis? Il s’ennuie à mourir! » renchérit un important ministre.

Juppé a-t-il pour autant vendu la mèche? Certainement pas. Car sa sortie n’arrange pas forcément le vrai-faux retraité de la rue de Miromesnil. Dans les douze à quinze prochains mois, Sarkozy entend éviter les projecteurs et poursuivre ses conférences. Fin janvier, il était à New York et doit se rendre sous peu à Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis. Parallèlement, il continue à entretenir son carnet d’adresses en recevant à tour de bras anciens ministres et députés — connus ou pas — et à suivre la politique en détail.

Autre signe qu’il entretient ses réseaux, il remercie régulièrement ceux qui l’ont soutenu. Récemment, il a convié Nicolas Princen, qui fut son stratège Internet à l’Elysée et durant la campagne. « Bien sûr qu’il a envie de revenir! Il ne fait même pas semblant de faire autre chose de sa vie. Et ce n’est pas pour rien qu’il se tape tous les parlementaires », sourit un fidèle. L’ancien président, qui garde des contacts étroits avec son « spin doctor » Patrick Buisson, se délecte aussi de sa cote dans les sondages.

Mais selon ses plus proches, il est trop tôt pour envisager un éventuel retour. Selon eux, le calendrier idéal de Sarkozy se situerait plutôt après les municipales et européennes de mars et juin 2014, dont il pense en privé que l’UMP sortira fragilisée et menacée par le FN. « Le seul qui pourra alors nous sauver, parce qu’il aura battu le FN en 2007, ce sera lui! » parie un ami.

Plus que son désir de revenir, la question est : pourra-t-il? Chez les quadras UMP, qui lorgnent sur 2017, on fait mine de ne pas y croire. « Vous le voyez se présenter à des primaires? Un ancien président? » s’interroge un ex-ministre. Un autre veut croire que ses cachets de conférencier choqueront les Français : « Une fois qu’on a touché à l’argent, on ne peut plus revenir en politique. » Pas de quoi doucher les espoirs des sarkozystes historiques, emmenés par Brice Hortefeux : le 20 février, ils tiendront un colloque à Paris pour défendre son bilan international.

Source : leParisien.fr 14-02-2013

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