Les partenaires sociaux se revoient mercredi 5 mars prochain. Mais le Medef a ouvert la voie à un accord en acceptant de chiffrer les créations d'emplois. Donc le Pacte de Responsabilité est près d’être scellé.
Il n'y a plus guère de doute. Le "pacte de responsabilité", proposé le 31 décembre par François Hollande au patronat et aux syndicats, va se conclure. Mercredi 5 mars prochain, les partenaires sociaux se réuniront au siège du Medef pour finaliser un relevé de discussions qui vaut accord de principe. Le camp syndical réformiste social-démocrate (CFDT, CGC, CFTC, majoritaires) et les représentants des entreprises vont s'entendre, tandis que, sans surprise, les contestataires à la gauche de la gauche (CGT et FO) s'opposeront.
L'enjeu est colossal : le gouvernement a mis sur la table une baisse de cotisations patronales de 10 milliards d'euros, à comparer aux 20 milliards d’allègements déjà en vigueur. Soit un avantage financier amélioré de 50 %. Un tel coup de pouce est susceptible de sauver ou de créer a minima 200.000 emplois, selon les travaux d'économistes sur les dispositifs en place. Le chiffrage du Haut Conseil pour le financement de la protection sociale atteint 300.000 postes nouveaux, à condition que la ristourne soit ciblée sur les bas salaires. S'y ajoute le crédit impôt compétitivité emploi de 20 milliards d'euros.
"Au nom de l'intérêt général"
Le Medef a fait une avancée majeure, actée vendredi 28 février dernier lors d'un premier rendez-vous avec les syndicats. Il s'engage à donner ces prochains mois, branche par branche, des estimations sur les emplois potentiels, l'apprentissage des jeunes, le maintien des seniors, les qualifications, etc. Il ne s'agira certes pas de promesses d'embauches – qui dépendent par définition de la situation propre à chaque entreprise – mais de perspectives partagées, qui donneront lieu à un suivi régulier : une première historique depuis que les baisses de charges ont été introduites dans la politique économique, il y a vingt ans, sans conditions.
L'idée de fond est qu'entreprises et syndicats s'accordent sur la bonne utilisation de l'aide publique. Le négociateur patronal, Jean-François Pilliard, numéro deux de l'UIMM, a résumé le sujet : "Est-ce que les acteurs économiques sont prêts, au moins provisoirement, à mettre de côté leurs divergences au nom de l'intérêt général ?" Cette opération inédite est également une façon pour l'exécutif de faire accepter à la gauche du PS ce qu'elle voit comme un "cadeau" aux entreprises.
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