Dernier allié du PS, le PRG, Parti des Radicaux de Gauche est prêt à quitter la majorité, ce qui compliquerait très sérieusement la tâche de Manuel Valls. Jean-Michel Baylet (photo), leur Président, sera reçu demain mardi 7 octobre à l'Elysée.
Après les écologistes, les communistes et même la gauche du PS, les socialistes ont réussi à se brouiller avec leurs derniers alliés, les radicaux de gauche, dont le seul tort est sans doute de leur être resté loyaux et fidèles. Bel exploit. Lassés d'être considérés comme des alliés de seconde zone et outrés par la désinvolture du PS à leur égard, notamment lors des dernières élections sénatoriales (où le nombre de leurs sénateurs a fondu de 10 à 6), les radicaux veulent maintenant reprendre leur autonomie.
Les sénatoriales ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Dans plusieurs départements, le Parti radical de gauche (PRG) a fait ce qu'il fallait pour faire élire ses alliés socialistes. Ce fut le cas dans le Calvados, en Côte-d'Or, en Saône-et-Loire, en Ille-et-Vilaine ou encore dans les Alpes-Maritimes. En Charente-Maritime, où le PRG pèse, il avait même retiré sa liste pour permettre au PS de l'emporter.
La défaite de Jean-Michel Baylet déclenche la fronde
Or, dans nombre de départements (Gers, Ardèche, Eure-et-Loir, Cantal...), les socialistes n'ont manifestement pas renvoyé l'ascenseur. Mieux, en ne disciplinant pas, comme il aurait dû le faire, ses grands électeurs, le PS a contribué à faire battre Jean-Michel Baylet, le patron du PRG, dans le Tarn-et- Garonne. Celui-ci avait à maintes reprises tiré la sonnette d'alarme auprès de l'Elysée, Matignon et Solferino. Une trahison, crie-t-on au PRG.
Le soir de la défaite, le 28 septembre, les militants radicaux se sont étranglés de colère en entendant la sénatrice PS et ancienne ministre Nicole Bricq se réjouir. « On paye toujours », déclarait l'ancienne ministre sur la chaîne Public Sénat en reprochant à Baylet et au groupe PRG son opposition à la réforme territoriale. C'est la seule question notable (avec le non-cumul des mandats contre lequel ont aussi guerroyé des socialistes comme François Rebsamen et François Patriat) sur laquelle le PRG a en effet eu l'audace de se démarquer du PS.
La participation au gouvernement remise en cause
Sur le forum interne du PRG, les appels à une sortie de la majorité s'enchaînent. « Le PS nous méprise. Assez. Nos prochaines réunions doivent servir à réorienter notre rapport au PS et à François, Manuel et consorts », écrit un adhérent. « On leur sert de marchepied et de paillasson. Une seule question : que fait-on encore au gouvernement ? » s'interroge un autre. Pas sûr qu'en recevant demain Jean-Michel Baylet -- très affecté par sa défaite -- François Hollande et Manuel Valls parviendront à enrayer une dynamique de divorce avec le PS, qui dépasse largement le seul président du PRG.
Le bureau national, prévu mercredi, et plus encore le comité directeur du 17 octobre pourraient acter la rupture officielle avec les socialistes. Les trois ministres radicaux de gauche, Thierry Braillard, Sylvia Pinel et Annick Girardin, pourraient-ils alors rester au gouvernement ? Ou bien Hollande et Valls seront-ils contraints de constituer une nouvelle équipe 100 % PS ?
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