Jusqu'à alors premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a été nommé mercredi 9 avril secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. Ce choix fait grincer des dents à gauche.

Il avait été imposé par quatre ministres poids lourds du gouvernement Ayrault (Manuel Valls, Pierre Moscovici, Vincent Peillon et Stéphane Le Foll) en septembre 2012 à la tête du PS. Près de deux ans plus tard, la nomination d’Harlem Désir en tant que secrétaire d'Etat aux Affaires européennes a été ratifiée par l’ancien pilier du gouvernement Ayrault, Manuel Valls. Cette nomination a, néanmoins, suscité une véritable levée de boucliers au PS comme l’illustrent ces tweets du sénateur de la Nièvre, Gaëtan Gorce, et du député de l’Ardèche, Pascal Terrasse.

Gaëtan Gorce : « Poissons d'avril: 1 naufrageur du PS au gvt, un recalé du Congrès à la tête du parti ..et bientôt Cahuzac au Comite national d'éthique ? »

Pascal Terrasse : « Après le "principe de Peter" la théorie de l'exfiltration-promotion "ça se passe comme ça, chez nous... »

Critiqué pour sa mauvaise gestion du parti, Harlem Désir est aussi brocardé pour son absentéisme criant au Parlement européen. Selon « Vote Watch » l'eurodéputé français se classe 752e rang sur les 766 députés pour l'assiduité lors des votes à Bruxelles et Strasbourg.

12e ministre chargé des Affaires européennes en 12 ans

Député européen depuis 1999, Harlem Désir devient le 12e ministre chargé des Affaires européennes en 12 ans. "On met quelqu'un qu'on considère comme pas suffisamment compétent pour s'occuper du PS et l'endroit où le recycler, c'est l'Europe!", s’indigne Laurent Wauquiez, ancien ministre aux affaires européennes sous le gouvernement Fillon.

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a défendu jeudi 10 avril la nomination d’Harlem Désir au gouvernement : "Harlem Désir connaît parfaitement les sujets européens, il est parlementaire européen depuis 20 ans. Sa présence au gouvernement est un atout."

Nommé secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, sous l’autorité du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, Harlem Désir n’aura toutefois pas totalement la main sur ce dossier, l’Elysée a décidé de s’emparer de ce sujet. Selon Jean Quatremer, de « Libération »,  "le secrétariat général des affaires européennes (SGAE), l’organisme chargé de la coordination interministérielle sur les questions communautaires, devrait quitter le giron de Matignon pour passer sous la coupe de l’Élysée." Mercredi, Philippe Léglise-Costa, conseiller Europe du président de la République, est devenu secrétaire général des Affaires européennes. Une double tutelle qui ne peut que restreindre la marge de manoeuvre du nouveau secrétaire d'Etat.