
La FNSEA organise ce vendredi une journée de mobilisation nationale pour la défense des revenus du secteur. Des actions des blocage ont commencé sur l'ensemble du territoire.
La grogne des agriculteurs s'étend. Ce ne sont plus seulement les producteurs de lait, mais tous les acteurs du secteur qui se mobilisent aujourd'hui pour la défense de leurs revenus, à l'appel de la FNSEA, principal syndicat agricole. Dès l'aube, les premières opérations escargot ont commencé. A Paris, les Jeunes Agriculteurs franciliens ont bloqué l’avenue des Champs-Elysées à 07h30 pour se faire entendre. A Poitiers, des agriculteurs ont déversé dans la nuit environ 1000 m3 de terre dans le centre-ville. Dans le Sud-ouest, l’autoroute A62 entre Montauban et Toulouse était bloquée vendredi par 80 tracteurs. D’autres blocus sont prévus à Metz, Lille ou encore Avignon. Mais c’est à Nantes, où 5000 personnes et 350 acteurs sont attendus, qu’aura lieu le plus grand rassemblement. Au total, près de 40 000 personnes pourraient participer, selon Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA.
Plan d'urgence
Le premier syndicat paysan réclame un "plan d'urgence" de 1, 4 milliards d'euros pour sauver le secteur: les prix agricoles ont en effet poursuivi leur recul, de 2,5% en août par rapport à juillet, et de 15% sur un an selon l'Insee. L'année passée déjà, ces revenus avaient chuté de 20%. De l'aveu même du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, la filière affronte la plus grave crise de ces trente dernières années. Et pour la première fois, tous les secteurs sont concernés, même si le lait, les fruits et légumes, le porc et la viande bovine sont les plus touchés.
Et pour la première fois aussi, la FNSEA ciblera directement le chef de l’Etat. Le premier président agricole devrait distribuer 100 000 affiches portant la mention "Sarkozy, l'agriculture doit-elle payer ce prix?". Une réponse aux propos -très mal vécus- du président de la République, qui avait lancé: "On ne fera plus de chèques à la FNSEA". Avec cette manifestation nationale, la FNSEA tente aussi de renouer avec sa base: beaucoup d'agriculteurs n'avaient pas compris l'attitude du syndicat pendant la grève du lait. Ce vaste mouvement de protestation avait été qualifié "d'aberration" par Jean-Michel Lemetayer, pourtant il a su mobiliser, toucher l'opinion mais aussi les politiques.
Dans un entretien publié vendredi dans Le Figaro, Nicolas Sarkozy a promis des initiatives fortes sur le dossier agricole d'ici la fin du mois d'octobre. Le ministre de l'agriculteur a lui aussi dit entendre "la détresse de tous les agriculteurs" sur France Info. Réponse de Jean-Michel Lemétayer, au micro de RTL:"On n'attend plus des paroles mais du concret".
Source : lejdd.fr 16-10-2009