Selon des sources européennes, l'Italie va être placée sous surveillance du Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier contrôlera, avec la Commission européenne, la tenue de ses engagements budgétaires. Rome a toutefois démenti, vendredi 4 novembre au matin, avoir accepté cette "surveillance" et évoque de simples "avis" ou "conseils" du FMI. Quoiqu'il en soit, c'est une mauvaise nouvelle pour la zone euro, qui redoute plus que jamais l’effet domino. D’autant que la situation politique de Silvio Berlusconi est de plus en plus fragile.
Après la Grèce, c'est au tour de l'Italie de parasiter le G20 de Cannes, dernier acte de la présidence française. Cela fait plus de deux mois que Rome inquiète les marchés, et par répercussion, la zone euro. Le président du Conseil, Silvio Berlusconi, a d'ailleurs dû s'engager par écrit la semaine dernière auprès de ses partenaires européens sur les mesures destinées à alléger la crise de la dette. Mais cela n'a semble-t-il pas été suffisant. En effet, si des engagements ont effectivement été pris par le président du conseil italien beaucoup d’observateurs redoutent que leur mise en œuvre soit très difficile. D’autant plus que la position de Silvio Berlusconi n’a jamais été aussi instable.. Selon des sources européennes concordantes, citées par l'AFP, l'Italie a en effet été placée sous surveillance du Fonds monétaire international (FMI). Celui-ci va contrôler, avec la Commission européenne, le respect de ses engagements budgétaires. De mêmes sources, il s'agit d'une surveillance "stricte" de la mise en œuvre des mesures de réduction de la dette publique du pays
Silvio Berlusconi aurait accepté cette décision. Mais selon une source gouvernementale italienne, également citée vendredi 4 novembre au matin, il ne s'agit pas stricto sensu d'une "surveillance" formelle par l'institution de Washington. Rome aurait simplement accepté de demander des "conseils" ou des "avis" au FMI sur l'application des engagements pris auprès de la zone euro pour redresser ses finances publiques et rétablir la confiance des investisseurs. Les "avis" du FMI joueront un rôle complémentaire à la surveillance de la Commission européenne, a ajouté cette source. Mais, il s'agit bien, in fine, d'une surveillance. "L'Italie est d'accord, il y a eu pas mal de discussions, mais pas de réelle opposition". Selon une autre source, "il s'agit de renforcer au maximum la crédibilité des engagements italiens". Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a indiqué en milieu de journée que l'Italie avait bel et bien demandé au FMI de surveiller ses mesures budgétaires.
Berlusconi en difficulté
La semaine dernière, en marge du sommet européen, l'Italie s'était engagée à présenter les grandes lignes d'un plan de relance de la croissance d'ici au 15 novembre. Objectif : l'équilibre budgétaire en 2013. Dans une lettre envoyée à ses partenaires, Silvio Berlusconi s'est notamment engagé sur la réforme des retraites ainsi que sur un plan de cessions d'actifs, pour l'équivalent de cinq milliards sur trois ans. Autant de mesures censées réduire la dette colossale de 1.900 milliards d'euros (120% du PIB du pays) qui inquiète les marchés. En plaçant l'Italie sous surveillance, l'UE espère donc enrayer la crise de la dette, avant qu'elle ne se propage à d'autres Etats. Un défaut de Rome aurait en effet des conséquences bien plus désastreuses pour la zone euro que celui de la Grèce.
Mais encore faut-il compter avec la situation politique interne. Plusieurs dirigeants européens et internationaux ont d'ailleurs estimé en privé ces dernières semaines, que les attaques des marchés contre Rome étaient davantage liées au manque de crédibilité accordé au gouvernement du Cavaliere qu'aux performances économiques du pays. Silvio Berlusconi est plus que jamais sous pression, alors que les appels à sa démission se multiplient. Au sein même de son parti – le Peuple de la Liberté (PDL) –, un vent de fronde souffle. Plusieurs de ses élus ont ainsi menacé jeudi 3 novembre dernier de voter contre le budget 2012 la semaine prochaine au Parlement. Six députés, réputés fidèles au président du Conseil, ont même demandé la formation d'un nouveau gouvernement dans une lettre publiée par le Corriere della Serra. Face à cette situation, Silvio Berlusconi, tout comme son allié de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, chercheraient à se maintenir au pouvoir jusqu'à Noël et ensuite convoquer des élections anticipées pour le printemps. Autant d'incertitudes qui contribuent à fragiliser un Etat déjà précaire.
source : leJDD.fr 04-11-2011
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