Le redémarrage de l'économie française n'a pas commencé au premier trimestre (+ 0%), fragilisant d'autant les espoirs du gouvernement qui continue de tabler jeudi 15 mai sur un rythme de croissance de 1% en 2014.
Le « retournement », que certains avaient cru apercevoir, ne vient toujours pas. L'Insee a annoncé jeudi 15 mai une stabilité du Produit intérieur brut français (PIB) au premier trimestre, une première estimation inférieure aux prévisions, puisque l'Insee comme la plupart des économistes attendaient +0,1%, et qui révèle surtout que la quasi-totalité des moteurs de la croissance sont grippés.
Presque tous les indicateurs au rouge
Baisse des investissements des entreprises (-0,5%) qui avaient pourtant commencé à reprendre quelques couleurs fin 2013, nette diminution de la consommation des ménages (-0,5%) et ralentissement des exportations par rapport aux importations ont contribué à ce mauvais résultat.
En face, seule la production en biens et services résiste, ressortant en hausse de 0,2%."Cela conforte toute la politique que nous menons aujourd'hui", a commenté jeudi 15 mai le ministre des Finances Michel Sapin, y trouvant la justification de l'accélération des mesures d'aide aux entreprises. Un ministre qui, décidément, quel que soit le poste qu’il occupe, sait toujours choisir les « mots qu’il faut » !..
"La prévision du FMI pour la France c'est 1%, donc nous sommes dans des chiffres qui sont parfaitement des objectifs raisonnables", a-t-il poursuivi sur Europe 1, laissant ainsi entendre que le gouvernement conserve sa prévision de croissance inchangée pour 2014. Il a néanmoins redouté une croissance "insuffisante" en 2014. Son collègue au Travail, François Rebsamen, a lui admis sur RMC/BFMTV qu'"avec 0%, on ne crée pas d'emploi, on n'en perd pas forcément mais on n'en crée pas".
Pour atteindre 1% de croissance en 2014, la marche reste haute
Cette mauvaise performance est d'autant plus cruelle que l'Allemagne a enregistré de son côté une croissance plus importante que prévue (+0,8%). Ce mauvais chiffre au premier trimestre va "très vite poser problème", estime Philippe Waechter, économiste chez Natixis. Pour atteindre 1% de croissance sur l'année, "il faudra faire 0,5% chaque trimestre" restant, explique-t-il à l'AFP. Et avec une "croissance probablement plus faible que 1%, les objectifs de déficit public auront du mal à être atteints", précise l'économiste.
La France s'est réengagée en avril auprès de ses partenaires européens à réduire son déficit public (Etat, protection sociale, collectivités territoriales) à l'équivalent de 3% de son PIB à fin 2015. Mais la marche reste haute. Si l'Insee par le biais d'une révision de sa méthodologie statistique a annoncé finalement jeudi 15 mai un déficit à 4,2% du PIB en 2013, contre 4,3% initialement annoncé, il n'a pas considérablement réduit l'effort qu'il reste à faire.
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