Une douche glacée en plein cagnard ! C’est à peu près l’effet qu’ont provoqué hier les critiques inattendues de l’ancien ministre Dominique Bussereau contre Jean-François Copé. « Le langage de l’UMP, en particulier celui de Jean-François Copé, est trop libéral et trop conflictuel », assène l’ancien ministre des Transports dans le quotidien « le Figaro ».
Le patron de l’UMP « doit davantage songer à 2012 et un peu moins à 2017 », conseille-t-il. Pis : Bubusse, comme on le surnomme affectueusement à l’UMP, semble même rendre Copé responsable de la menace d’une candidature Borloo qui pèse sur la majorité : « Les positions trop libérales et caricaturales heurtent une partie de notre électorat », observe-t-il. […] Ce n’est pas un hasard si Jean-Louis Borloo a pris ses distances vis-à-vis de l’UMP. »
Le ball-trap anti-Copé est devenu un sport prisé à droite. Le 12 juillet, dans nos colonnes, le député UMP des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, avait carrément dénoncé « la tentation clanique » du patron du parti majoritaire. Il s’agisait peut-^tre de la part de christian Estrosi de petits règlements de comptes entre « amis ». De la part de Dominique Bussereau, c’est plus sérieux. L’homme n’a pas trop l’habitude de parler pour ne rien dire !...
Pourquoi tant de haine envers Copé? Secrétaire général de l’UMP depuis novembre 2010, Copé énerve beaucoup dans son propre camp. D’abord à cause de la ligne politique qu’il a choisi d’incarner : les débats qu’il a lancés sur les 35 heures, la laïcité, l’immigration, ont clairement « droitisé » l’UMP. Une stratégie qui vise évidemment à reconquérir un électorat de plus en plus séduit par les thèses de Marine Le Pen, mais qui met mal à l’aise les ailes centriste et gaulliste du parti. Et ce d’autant que, dans le même temps, le patron de l’UMP laisse prospérer la fameuse Droite populaire, l’aile dure du mouvement, quand il ne la valorise pas en confiant par exemple à son héraut, Lionnel Luca, l’organisation à l’automne d’une convention sur la nationalité.
Un immense appétit... pour 2017
Toutefois, si Copé agace, c’est aussi à cause de son immense appétit. Le député-maire de Meaux ne s’en cache pas. Il rêve d’être président de la République depuis sa plus tendre enfance et s’est déjà ouvertement aligné sur la grille de départ pour… 2017. « Quelqu’un qui a des ambitions présidentielles et qui le dit, ça crée des jalousies, des susceptibilités et des énervements », assure le sarkozyste Roger Karouchi.
« Il est brillant, il la joue cash, et ça énerve », confirme le député UMP du Nord Sébastien Huyghe, d’autant que le secrétaire général de l’UMP se donne les moyens de ses ambitions. A droite, certains voient ainsi d’un très mauvais œil le député de Seine-et-Marne implanter des antennes de son club de réflexion Génération France sur tout le territoire…
Problème pour ses rivaux : la gestion dynamique de l’UMP depuis novembre dernier ainsi que sa loyauté affichée à Nicolas Sarkozy placent Copé en position de favori pour garder la main sur le mouvement après 2012. Les missiles n’ont donc sans doute pas fini de voler…
Source : leJDD.fr 20-08-2011
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)