C'est un des sujets sur lesquels Paris et Washington sont en parfait accord et ils ont confirmé ce lundi 8 février. La France et les Etats-Unis sont favorables à l'adoption de sanctions fortes contre l'Iran, après les nouvelles provocations de la République islamique sur le dossier du nucléaire.
Il est temps de passer aux sanctions fortes contre l'Iran. C'est en substance la teneur de la conversation entre Nicolas Sarkozy et Robert Gates (photo), le secrétaire d'Etat américain à la Défense, d'après l'entourage du président français. "Ils sont convenus que le temps était à l'adoption de sanctions fortes, dans l'espoir d'une reprise du dialogue", a-t-on précisé à l'Elysée lundi soir. La République islamique ne cesse en effet souffler le chaud et le froid sur le dossier du nucléaire. La semaine dernière, Mahmoud Ahmadinejad a assuré que l'Iran était finalement disposé à envoyer son uranium enrichi à 3,5% à l'étranger pour qu'il soit transformé en combustible enrichi à 20% pour un réacteur médical de Téhéran. Ce qui était une requête de la communauté internationale. Mais le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a affirmé samedi, qu'il devait revenir à l'Iran de choisir les quantités traitées.
"Chantage"
C'est cette déclaration sur l'un des points clés du dossier qui a battu froid Paris et Washington. "Nous constatons qu'il sera nécessaire, malheureusement, d'engager un dialogue international qui mènera à de nouvelles sanctions si l'Iran ne cesse pas ces programmes", a déclaré le ministre français de la Défense, Hervé Morin, après une rencontre avec son homologue américain Robert Gates. "Nous avons la certitude, la conviction que ces programmes sont des programmes à fins militaires. C'est extrêmement clair pour les uns comme pour les autres", a-t-il ajouté. L'Américain a confirmé le point de vue français. "Nous devons encore essayer de trouver un moyen pacifique de résoudre ce problème. La seule voie qui se présente à nous est celle de la pression, mais cela suppose que la communauté internationale travaille de concert", a dit le secrétaire d'Etat américain. "Nous sommes convenus que l'action de la communauté internationale est, semble-t-il, maintenant la prochaine étape", a-t-il ajouté.
Pour Bernard Kouchner, la déclaration du ministre iranien chargé des Affaires étrangères s'apparente à du "chantage". "C'est très négatif", a-t-il estimé après une rencontre séparée avec Robert Gates. "Nous ne pouvons pas appliquer autre chose, hélas, que des sanctions puisque la négociation n'est pas possible", a-t-il ajouté en reconnaissant que la Chine, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, n'était pas encore convaincue. Pékin a en effet estimé qu'évoquer maintenant des sanctions contre l'Iran compliquerait les choses.
Depuis des mois, la communauté internationale et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) tentent d'obtenir un compromis de l'Iran sur sa politique atomique. D'après Téhéran, il s'agit simplement de développer sa filière nucléaire civile, mais la communauté internationale soupçonne l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique.
Source : lejdd.fr 08-02-2010
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