Les jihadistes de l'Etat Islamique d'Irak et au Levant (EIIL) progressent dangereusement vers Bagdad. Mercredi 11 juin, les membres de ce groupe, autrefois lié à Al-Qaïda, se sont emparés de la ville de Tikrit, l'ex-fief de Saddam Hussein. Ils ont ensuite fait tomber Samarra. Les deux villes sont situées au centre du pays.
L'EIIL (ou Daesh), qui a lancé une violente offensive fin mai, avait déjà pris le contrôle mardi 10 juin dernier de la province pétrolifère de Ninive, où se situe la deuxième ville du pays Mossoul, et de plusieurs parties des provinces de Kirkouk et Salaheddine.
Les Etats-Unis, en alerte face à cette poussée jihadiste, ont affirmé ce mercredi soir «se tenir prêts» à apporter leur aide à l'Irak.
Le consul turc de Mossoul et des enfants pris en otage
En s'emparant des villes de Tikrit et Samarra, les radicaux sunnites, réputés pour leur violence, se rapprochent dangereusement de la capitale d'Irak, Bagdad, située à 100 kilomètres plus au sud.
Pour affirmer leur puissance, les jihadistes optent pour des démonstrations de forces violentes et visibles. Selon les autorités irakiennes, l'EIIL a exécuté par balles 15 membres de l'armée régulière. Selon un colonel de police turc, 48 personnes sont également retenues en otages par les jihadistes au consulat turc de Mossoul, dont le consul, 24 membres du personnel et des enfants.
Le groupe fait également une large propagande sur les réseaux sociaux, glorifiant ses prises et affichant ses tueries en photo. Un hashtag (mot clé) #SykesPicotOver (la fin de Sykes-Picot) circule également sur le réseau social Twitter, en référence à l'accord secret de Sykes-Picot, signé en 1916 et délimitant les frontières entre l'Irak et la Syrie. Les jihadistes contestent en effet cet accord et ont souvent mentionné dans leurs discours leur volonté de l'annuler.
Désemparée, le gouvernement de Bagdad a appelé la population à s'armer contre les rebelles. Les habitants, paniqués, fuient les combats entre soldats irakiens et jihadistes dans le nord. Selon l'Organisation internationale des migrations, près de 500 000 personnes se sont déplacés à l'intérieur et autour de la ville de Mossoul, parfois à pied et sans vivres. Dans les rues de la deuxième ville du pays, des combattants vêtus de treillis militaires ou tenues noires montent la garde.
Les champs pétrolifères menacés
Au nord du pays, on trouve plusieurs raffineries, à Kirkouk, Mossoul et aux alentours de Tikrit. Les réserves pétrolifères sont plutôt situées aux alentours de Kirkouk, et plus à l'est, au Kurdistan irakien. Les jihadistes n'ont pas progressé dans cette région totalement autonome, sous le contrôle des Kurdes et des forces Peshmergas. Dans l'immédiat, la prise de Mossoul aura un effet limité sur les exportations pétrolières, a rassuré Eurasia Group consultancy basé à New York. Kirkouk est le plus grand gisement pétrolier du pays, avec des réserves de 2,2 milliards de tonnes de pétrole et près de 80 milliards de mètres cubes de gaz. En 2013, sa production atteignait 260 000 barils par jour.
Source : LeParsien.fr 11-06-2014
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