Dans un contexte de quasi-guerre civile, 21 millions d'Irakiens sont appelés à voter pour les élections législatives mercredi 30 avril.
Des communautés sunnites et chiites qui se déchirent, une classe politique discréditée, une ambiance de terreur et des régions entières aux mains d'Al-Qaida. C'est dans ce contexte de quasi-guerre civile que 21 millions d'Irakiens sont appelés à voter mercredi 30 avril, lors d'élections législatives à très hauts risques. La campagne électorale a été à l'image de la situation du pays : sanglante. Vendredi 25 avril dernier, un attentat a frappé un rassemblement d'un parti chiite, faisant 33 morts.
Depuis le début de l'année, 3.000 personnes, dont de nombreux policiers et militaires, ont déjà été tuées. Du jamais-vu depuis 2008. Le Premier ministre chiite Nouri Al-Maliki, candidat à sa propre succession, se révèle incapable de juguler cette violence. Pis, pour ses adversaires, qui dénoncent son autoritarisme, il est la cause du problème. Des partis sunnites l'accusent aussi de délaisser les régions où ils vivent en majorité. Parallèlement, l'Irak subit le contrecoup du conflit syrien qui se déroule à ses frontières. L'attentat de vendredi visait le leader d'une milice pro-iranienne qui se bat actuellement aux côtés des soldats de Bachar El-Assad.
Nouri Al-Maliki part favori
Cette dangereuse alchimie a déjà eu une conséquence majeure : la province d'Anbar, à l'ouest de Bagdad, est depuis décembre partiellement tenue par une coalition de tribus locales et de djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant, un groupe affilié à Al-Qaida, également présent sur le sol syrien. Le pouvoir irakien a beau affirmer avoir repris l'avantage, les villes de Fallouja et de Ramadi lui sont encore interdites. Le scrutin ne pourra manifestement pas s'y tenir mercredi. Les insurgés affirment même avoir poussé leur avantage et n'être qu'à quelques kilomètres de l'aéroport de Bagdad.
Plus de deux ans après leur départ du sol irakien, les États-Unis s'alarment de cette situation. Le Pentagone a récemment envoyé une mission pour aider l'armée irakienne à combattre les djihadistes. D'autres devraient suivre alors que, selon plusieurs analystes, le climat post-électoral devrait exacerber les tensions. Si Nouri Al-Maliki part favori, le nom du futur chef de gouvernement ne sera pas connu avant des semaines, après de longues tractations au cours desquelles chaque parti tentera d'instrumentaliser les dissensions confessionnelles à son profit.
Source : leJDD.fr 30-04-2014
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