Les ministres français de l'Economie et des Finances, venus plaider lundi 20 octobre en Allemagne la cause de la croissance, sont repartis avec la promesse de propositions communes sur l'investissement, mais qui ne doivent rien coûter ou presque à Berlin.
Lundi matin, l'existence d'un "deal" franco-allemand pour relancer l'investissement en Europe faisait la une des quotidiens économiques. Interrogé par le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (le FAZ), le ministre français des Finances, Michel Sapin, évoquait même un plan de 50 milliards d'euros d'investissement outre-Rhin. Le responsable, en déplacement à Berlin avec Emmanuel Macron, l'autre locataire de Bercy, a toutefois vu ses espoirs s’évanouir.
Les ministres français sont repartis avec la promesse de propositions communes sur l'investissement, mais qui ne doivent rien coûter ou presque à Berlin. D'ici le 1er décembre, "nous avons convenu d'élaborer une proposition commune sur les possibilités d'investissement dans les deux pays", a d'abord déclaré Wolfgang Schäuble, responsable des Finances dans le gouvernement d'Angela Merkel. Au côté de son homologue de l'Economie, Sigmar Gabriel, il s'est ensuite empressé d'indiquer que chez eux, l'essentiel des investissements nécessaires viendraient du secteur privé, écartant la proposition française d'un programme allemand de dépenses publiques dont profiteraient par ricochet les autres pays européens.
Macron : "Chacun fait ce qu'il doit faire"
Pour Berlin, la clé de la guérison de la zone euro est la confiance, qui passe par un assainissement des finances publiques et des réformes structurelles. L'objectif premier du gouvernement d'Angela Merkel est d'atteindre le "zéro pointé", l'équilibre du budget fédéral, l'an prochain pour la première fois depuis 1969.
Face à cette position inflexible, les ministres français ont fait contre mauvaise fortune bon cœur. "Je n'ai rien demandé à l'Allemagne, parce que la France n'a pas à demander quelque chose à l'Allemagne", a déclaré Emmanuel Macron, ajoutant : "Chacun fait ce qu'il doit faire, (même si) il est vrai que l'Allemagne a plus de capacité que nous à porter de l'investissement." Michel Sapin a également réfuté l'idée de "pacte" ou de "deal", telle qu'elle avait circulé ces derniers jours : entre Paris et Bruxelles sur le mode "déficit contre réformes", sous l'égide de Berlin, ou entre Paris et Berlin sur un principe de "réformes contre investissement".
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