A l’approche du débat budgétaire à l’Assemblée il semble que l’agitation ait gagné les cabinets ministériels. Hier 7 octobre, de Londres, Manuel Valls faisait savoir qu’il n’était pas opposé à la remise à plat du régime d’indemnisation des chômeurs. Une proposition d’ailleurs violemment critiquée par les syndicats dès le lendemain. Ce matin 8 octobre, Stéphane Le Foll, porte parole du Gouvernement, annonce que l’exécutif souhaite "engager" le débat sur la modulation les allocations familiales en fonction des revenus. Suite, dit-il à une proposition de députés socialistes. Il y a au moins deux raisons à cette soudaine agitation : soit la course aux milliards d’euros est lancée et qu’il faut trouver d’urgence le détail des 21 milliards d’économies annoncées pour 2015, soit il est urgent de préparer un « Plan B » au cas où Bruxelles retoquerait le budget de la France comme l’on annoncé plusieurs observateurs ?...
Et si les allocations familiales baissaient pour les plus riches?
Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, interrogé mercredi 8 octobre à propos de l'éventualité de la modulation des allocations familiales en fonction des revenus, a refusé de répondre à se sujet, se contentant d'affirmer que le débat "important" en la matière, allait "s'engager". Le ministre était questionné par Europe 1 sur un projet émanant du groupe de députés PS, qui viserait à conditionner ces versements aux revenus.
Le gouvernement pourrait-il le soutenir? Le ministre a éludé la question, rappelant que la ministre Marisol Touraine présentait ce même jour son plan de 700 millions d'euros d'économies sur le budget de la Sécu. "Le président du groupe" socialiste "s'est exprimé pour dire que la réflexion qui est au groupe, c'est plutôt d'aller vers la modulation des allocations familiales en fonction du revenu", a-t-il dit. "Vous me demandez : lequel choisissez-vous? Eh bien j'attendrai que Marisol Touraine présente son budget" et "après, il y a un débat parlementaire. Je ne dirai pas autre chose", a poursuivi Stéphane Le Foll.
Toujours est-il que les Associations Familiales, déjà passablement énervées par les mesures touchant le quotient familial, la prime à la naissance ou le congé parental sont cette fois ci vent debout contre une mesure qui a toujours été dans le logiciel du Parti socialiste mais qui semble pourtant incontournable.
Actuellement, les allocations familiales sont versées dès la naissance du deuxième enfant, sans conditions de ressources. Leur montant varie en fonction du nombre d'enfants dans le foyer :
2 enfants : 129,35 euros ;
3 enfants : 295,05 euros ;
4 enfants : 460,77 euros ;
par enfant en plus : + 165,72 euros.
"Tout peut évoluer"
Stéphane Le Foll a précisé que la question "a été posée il y a longtemps", Lionel Jospin l'ayant soulevée quand il était à Matignon. "C'est une question très importante entre l'universalité des allocations et l'idée toute simple - c'est d'ailleurs ce que l'on a fait sur le quotient familial - qu'il faut qu'on essaye de proportionner, de moduler en fonction du revenu". Le porte-parole a dit que "des modulations étaient prévues" dans les mesures Touraine. La globalisation du sujet? "Il y un débat qui va s'engager", a répondu le proche de François Hollande. "Je ne peux pas dire autre chose".
Il a confié avoir "quelques amis gagnant assez bien leur vie. Les allocations viennent en plus, mais ce n'est pas ce qui est absolument nécessaire. C'est vrai". "Tout peut évoluer, la discussion est ouverte", dit-il. La proposition de moduler les allocations n'est "pas celle du gouvernement", a déclaré mercredi la ministre des Affaires sociales.
L’agitation pourrait bien tourner rapidement à la confusion. Surtout lorsque sont abordés des sujets aussi délicats !....
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)