Reçu jeudi 14 juin dernier en Italie par le chef du gouvernement Mario Monti, François Hollande a mis en avant les "convergences" entre les deux pays, notamment sur la nécessité de surmonter la crise de la zone euro par la croissance. Mais, à une semaine d'un nouveau sommet entre la France, l'Italie et l'Allemagne, Angela Merkel a, depuis Berlin, prévenu : son pays ne peut se satisfaire des "solutions de facilité". De petites phrases en mises en garde, les remations entre le Franvce et l'Allemagne se sont considérablement dégradées ces derniers jours !..
Pendant que François Hollande affichait ses "convergences de vues" avec le gouvernement italien à Rome, Jean-Marc Ayrault appelait Angela Merkel à la modération. Le Premier ministre a invité jeudi 14 juin dernier la chancelière allemande à ne pas "se laisser aller à des formules simplistes". Allusion aux propos de la dirigeante, qui avait prévenu plus tôt que son pays ne pouvait se satisfaire de "solutions de facilité", de "la médiocrité" comme recettes face à la crise.
Merkel : « on ne peut financer la croissance avec de nouvelles dettes »
Dans un discours tenu au Bundestag et consacré notamment au prochain sommet du G20 au Mexique, Angela Merkel s'est dite consciente du fait que "une fois de plus, tous les yeux seront rivés sur l'Allemagne". Mais ses "forces" "ne sont pas illimitées", a-t-elle averti. "Tout le monde doit arrêter de financer la croissance avec de nouvelles dettes", a-t-elle clamé. Avec cette tirade la Chancelière vise bien sur les dernières dispositions prises par le gouvernement français en matière de retraites et de dépenses publiques !..
"La situation de l'Europe est suffisamment critique pour ne pas se laisser aller à des formules simplistes. Il faut prendre les choses avec sérieux et courage", a commenté Jean-Marc Ayrault à la presse, lors d'un déplacement à Angers. Plus tôt, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait pour sa part accusé la chancelière "d'aveuglement idéologique" à propos de sa politique d'austérité. "Aujourd'hui il y a un danger pour l'avenir de la zone euro. Les 28 et 29 juin, il y a un sommet (entre les dirigeants de l'UE à Bruxelles), qui doit être un succès. Ca veut dire qu'il faut discuter et la discussion est loin d'être terminée", a ajouté Jean-Marc Ayrault, alors que Paris et Berlin continuent de s'opposer sur les initiatives à prendre en matière de croissance pour compléter le traité budgétaire.
La "feuille de route" de Hollande
Pendant ce temps là, en Italie, François Hollande et le chef du gouvernement italien Mario Monti semblaient, eux, sur la même position. Leur rencontre avait pour objectif de préparer un sommet à quatre - auquel se joindront les dirigeants allemand et espagnol, Angela Merkel et Mariano Rajoy - le 22 juin à Rome, afin de préparer le sommet européen à la fin du mois. Le président français et le dirigeant italien ont jugé que les moyens engagés jusque là pour enrayer la crise de la zone euro n'ont pas été "suffisants" pour "mettre l'euro à l'abri des turbulences des marchés". Les deux hommes ont également fait savoir qu'ils partageaient l'idée d'"une plus grande attention à la croissance". "Ce qui ne signifie pas l'abandon ou une attention mineure à la discipline budgétaire", a insisté l'ancien commissaire européen.
François Hollande a également indiqué avoir adressé au président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, un document en vue de préparer le sommet européen. Cette "feuille de route" recense les trois "principes" que la France entend défendre : relance de la "croissance", "stabilité" et "renforcement de l'Union économique et monétaire", "de façon à ce que la spéculation soit découragée", a déclaré le président français affirmant qu'il ne se satisferait pas de "demi-mesures". Les deux dirigeants ont également dit avoir discuté des "instruments pour rétablir la confiance concernant les pays les plus exposés". Et ont notamment évoqué l'"émission commune de titres" obligataires, allusion aux euro-obligations sur lesquels l'Allemagne est très rétive.
Mais, lassée d'être régulièrement montrée du doigt pour ne pas en faire plus pour endiguer la crise, Angela Merkel a prévenu. Mettant dans le même sac les diverses demandes adressées à Berlin, comme justement la création d'euro-obligations pour mutualiser la dette européenne ou une relance par de nouvelles dépenses, la chancelière a jeudi rejeté l'idée qu'un tel "grand coup" puisse résoudre les problèmes de l'Europe et du monde. Et a souligné que la réduction des déficits publics allait "main dans la main" avec la croissance.
Source : leJDD.fr 15-06-2012
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