Dixième remaniement ministériel depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée c'est-à-dire en un peu plus de 3 ans et demi. C’est beaucoup !.. C’est beaucoup trop pour certains ministères où le titulaire n’a même pas le temps de prendre connaissance des dossiers avant d’être nommé à un autre poste !..

Pas très sérieux non plus d’avoir soutenu Michèle Alliot-Marie pendant plus de trois semaines, de l’avoir laissé s’empêtrer dans ses mensonges et ses contradictions pour finalement la lâcher et lui demander sa démission !. Pas très sérieux de la part de ceux qui ont bien vite oublié l’affaire Eric Woerth sans en avoir tiré aucune leçon !.. D’affaire en affaire, c’est toute la classe politique qui est discréditée. Et pire encore, dans ce dernier épisode, c’est l’image de la France à l’étranger qui en pâtit. Il est grand temps que tout le monde se ressaisisse et que l’on mette en œuvre, en urgence, et au plus haut niveau de l’Etat, tous les moyens nécessaires pour obtenir la République « irréprochable » que l’on nous promet depuis des lustres !.. Car, ne nous faisons pas d’illusions, « Le Canard Enchainé » et les autres continueront à fouiner pour trouver d’autres affaires pour d’autres Ministres pour peu que ceux-ci prêtent le flanc à la critique !..

Le dixième remaniement devrait être le dernier avant les élections présidentielles de 2012. Elaboré dans l’urgence, puisque c’est le Président lui-même qui en a fait l’annonce dans une intervention télévisée, il touche peu de monde mais « verrouille » des postes clé :

ALAIN JUPPE :

Ministre chargé des Affaires Etrangères en remplacement de Michèle Alliot-Marie « démissionnaire ». Il aurait, semble-t-il, posé un certain nombre de conditions pour accepter ce poste dans lequel il était quasiment le seul à avoir des compétences réelles. D’abord avoir les mains libres par rapport au Secrétaire général de l’Elysée qui, depuis quelques temps, s’était beaucoup occupé de la diplomatie française. Ensuite avoir les coudées franches pour prendre les initiatives sans attendre les directives de l’Elysée ou de Matignon. Des exigences qu’il avait déjà formulées lors de son entrée au gouvernement mais que cette fois Nicolas Sarkozy ne pouvait lui refuser.

La presse ne s’y est pas trompée. Elle fait d’Alain Juppé un Premier Ministre bis. Reste à voir comment réagira François Fillon.

GERARD LONGUET

Ministre de la Défense en remplacement d’Alain Juppé. Président du Groupe UMP au sénat, Gérard Longuet faisait parti des frustrés du dernier remaniement. Nicolas Sarkozy lui avait promis un ministère qu’il n’avait pas obtenu pour diverses raisons. D’origine « libérale » Gérard Longuet permet ainsi au Président de faire un petit rééquilibrage politique au sein de l’ensemble du gouvernement.

CLAUDE GUEANT

Ministre de l’Intérieur en remplacement de Brice Hortefeux. Compagnon de Nicolas Sarkozy depuis près de 10 ans, on lui avait aussi promis un portefeuille dès que l’occasion se présenterait. Sa nomination au Ministère de l’Intérieur qu’il connait bien est également de nature à rassurer Alain Juppé.

BRICE HORTEFEUX

N’est plus Ministre. Fidèle parmi les fidèles il hérite d’un poste de « Conseiller Politique du Président » dont les contours ne sont pas encore définis mais qui ressemble fort à un Directeur de campagne électorale. Nicolas Sarkozy dégage son plus fidèle ami de ses soucis ministériels pour l’avoir à plein temps en organisateur de campagne pour 2012.

PATRICK OLLIER

Reste ministre des relations avec le Parlement. Compagnon de Michèle Alliot-Marie, il avait, lui aussi, été mis en cause pour son voyage en Tunisie. Ses amitiés avec le régime libyen de Kadhafi lui ont valu par ailleurs quelques critiques.

Il avait assuré vendredi que si Michèle Alliot-Marie partait il partirait également. Il a donc changé d’avis :..

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