A l'occasion de son séminaire de rentrée, le gouvernement a travaillé lundi 19 août au matin sur les objectifs à long terme que doit se fixer l'Etat. "Nous devons aller plus loin. Tracer un cap, une stratégie qui a manqué dans la décennie qui vient de s'écouler", a expliqué à la presse Jean-Marc Ayrault, qui a toutefois promis, au nom de "l'action du quotidien", des "arbitrages sur les retraites ou la réforme pénale dans les prochaines semaines, voire jours". L'UMP raille le séminaire de rentrée du gouvernement
La France en 2025? Le thème du séminaire de rentrée du gouvernement a été critiqué par l'opposition qui surnomme les ministres "Nostradamus" et demande à l'exécutif de parler des problèmes du présent. Mais l’opposition a tort et surtout elle n’est pas très cohérente. Elle reproche depuis plus d’un an à François Hollande de ne pas avoir de stratégie, de piloter à vue ou avec les sondages et pour une fois que le gouvernement tout entier se met à réfléchir sur l’avenir elle critique…
Ils sont arrivés en ordre dispersé, souvent à deux ou trois, parfois en retard. Bronzés, des dossiers sous les bras et les visages détendus, les ministres ont fait leur rentrée à l'Elysée lundi. Pendant trois heures, François Hollande, Jean-Marc Ayrault, la présidente de la Commission Innovation 2030 Anne Lauvergeon et le commissaire général à la stratégie Jean Pisan-Ferry ont étudié, débattu et analysé les devoirs de vacances que chaque ministre devait rendre sur le thème "la France en 2025".
Peu avant un déjeuner, "offert par Monsieur François Hollande" selon l'invitation envoyée aux ministères, le Premier ministre a résumé les débats dans une allocution à la presse. "Nous sommes dans l'action du quotidien, mais nous portons en même temps une ambition pour l'avenir du pays, de la France", a-t-il estimé avant de justifier le thème choisi pour le séminaire de rentrée du gouvernement : "Nous devons aller plus loin. Tracer un cap, une stratégie qui a manqué dans la décennie qui vient de s'écouler. En 2002, ce travail n'a pas été fait. En 2007, il a été commencé puis abandonné. Nous en payons le prix aujourd'hui. La France a pris du retard dans la mondialisation, et parfois, elle doute de son propre avenir."
Une décennie de travail
Dans son discours d'introduction au séminaire, François Hollande a, lui, insisté sur le choix de la date, 2025. Pour le chef de l'Etat, "10 ans, c'est une échelle où bon nombre de tendances et de paramètres sont d'ores et déjà connus", évoquant la démographie, le climat ou encore l'état des ressources naturelles. Et d'ajouter : "10 ans, c'est aussi le temps qui permet de mesurer les effets tangibles d'une politique. Ainsi, depuis 2002, la France a vécu une décennie perdue." Beaucoup, au gouvernement, regrettent ainsi que la droite n'ait pas suivie l'exemple de Gerhard Schröder qui, en 2000, avait lancé un Agenda 2010. "Les nations qui réussissent sont celles qui se projettent dans l'avenir", a glissé Jean-Marc Ayrault.
A leur arrivée à l'Elysée, Manuel Valls et Pierre Moscovici, interrogés par la presse, abondaient dans le même sens. "Moi, je voudrais qu'on arrête cette délectation morose, cette espèce d'autoflagellation (…) il faut sortir du défaitisme et poser les bases pour la société de 2025", a estimé le ministre de l'Economie qui promet, dans sa copie, un retour au plein emploi d'ici à douze ans. Son collègue de la Place Beauvau a souhaité que l'"on regarde loin". "Il faut avoir un peu d'idéal. On dit souvent que la France manque de projets. Voilà, nous y sommes", a-t-il expliqué.
Un gouvernement au travail et apaisé
La droite, de son côté, a relevé que se projeter vers l'avenir ne servait pas le présent. Jean-Marc Ayrault s'en est défendu, reconnaissant que "la rentrée serait dense en décisions". Au nom de "l'action du quotidien", le Premier ministre a promis des "arbitrages sur les retraites notamment dans les prochaines semaines, voire jours".
En marge du séminaire, les ministres ont voulu donner l'image d'un gouvernement déjà au travail, en plein mois d'août. Un détail du plan de table a d'ailleurs marqué l'attention des journalistes présents Christiane Taubira et Manuel Valls côte à côte lors du déjeuner "offert" par l'Elysée, ont voulu clore la polémique qui les oppose. Dans son allocution, Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs promis un arbitrage "prochain" sur la réforme pénale.
Source : leJDD.fr 19-08-2013
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