Mercredi 28 septembre dernier François Baroin et Valérie Pécresse ont présenté, en Conseil des Ministres, le projet de loi de Finances 2012. Le gouvernement promet une forte réduction du déficit l’an prochain et, en cela, il tient ses engagements. Mais son budget pour 2012 est déjà menacé de toutes parts. La baisse de la croissance, la gauche au Sénat et les promesses de la campagne des présidentielles risquent fort de le remettre en cause.
Comme un examen blanc. François Baroin, ministre de l’Economie, et Valérie Pécresse, ministre du Budget, ont présenté mercredi matin le projet de loi de finances pour 2012, qui risque de se résumer à un exercice de style. Sur le papier, le gouvernement tient ses objectifs. Le déficit de la France est annoncé à 4,5% du PIB l’an prochain, après 5,7% cette année. "C’est un effort global de 45 milliards d’euros", a souligné Valérie Pécresse ce matin lors d’une rencontre avec la presse. Ce redressement s’opère à la faveur du plan de rigueur annoncé cet été, qui va doper les rentrées d’impôts (alcools, taxe sur les riches, etc.). Côté dépense, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux produit une baisse de la masse salariale de l’Etat pour la première fois depuis la Libération. "C’est le budget des promesses tenues", veut croire la ministre.
Incertitude sur la croissance
Mais il risque de ne pas survivre plus de six mois. Dès sa naissance, le projet de loi de Finances est menacé de toutes parts. Economiquement d’abord. Il repose sur une prévision de croissance du PIB de 1,75%, à laquelle les économistes ne croient pas. Les experts tablent sur 1,2% et le FMI dirigé par Christine Lagarde est à peine plus optimiste (+1,4%). Cela signifie que les recettes fiscales ne seraient pas au rendez-vous. Autrement dit, qu’un tour de vis supplémentaire serait nécessaire. Le débat est parti pour durer. En l’absence de bonne nouvelle sur le front de la conjoncture d’ici la sortie de l’hiver, le gouvernement va devoir affronter les critiques sur sa prévision de croissance de longues semaines durant la campagne présidentielle.
Le Sénat complique la donne
Politiquement, ensuite. Le Sénat passé à gauche promet de réécrire la copie lors de son examen au Palais du Luxembourg, en novembre. Certains sénateurs socialistes veulent faire du débat budgétaire une "vitrine" pour le projet du PS. Le gouvernement s’y prépare. "J’attends avec impatience que le PS étale ses divisions avec les communistes et les Verts, par exemple sur la fiscalité énergétique. Et où vont-ils chercher les économies et leur choc fiscal à 50 milliards d’euros?", raille François Baroin. Valérie Pécresse en appelle d’ores et déjà "à l’esprit de responsabilité" des sénateurs. Certes, le dernier mot reviendra à l’Assemblée nationale, comme le prévoit la Constitution. Mais la bataille entre la nouvelle majorité sénatoriale et le gouvernement sera une répétition générale de l’affrontement entre les candidats à la présidentielle sur le terrain de l’économie.
La campagne pour 2012 risque aussi de mettre à mal ce budget. L’UMP a certes pour mission de présenter un programme à "zéro euro", mais, comme de coutume, les pressions catégorielles vont s’intensifier à l’approche du scrutin. Rien ne dit que les candidats y résisteront. Nicolas Sarkozy pourra-t-il éviter des promesses ?
Source : leJDD.fr 28-09-2011
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