Christine Lagarde a révélé lundi 10 mai au soir le montant de la contribution française au nouveau mécanisme européen. La zone euro se dotera des moyens d'éviter une répétition de la crise grecque pour un montant de 500 milliards d'euros. Paris y contribuera à hauteur de 21%, soit 89 milliards d'euros.

La France contribuera à hauteur de 89 milliards d'euros au mécanisme de gestion des crises de la zones euro, a révélé lundi soir Christine Lagarde. La ministre de l'Economie a assuré, sur France 3 et dans Les Echos, que cette contribution n'affectera pas le niveau de la dette française. L'enveloppe totale, décidée dans le week-end à Bruxelles, s'élève à 500 milliards d'euro. Le plan se divise en un fonds de 60 milliards d'euros et un mécanisme de 400 milliards d'euros de garanties de prêts.

La contribution française correspond à sa quote-part dans le capital de la Banque centrale européenne, c'est-à-dire environ 21%. C'est aussi la part de Paris dans le plan d'aide à la Grèce. "Il n'y aura pas d'impact direct, ni sur le niveau de déficit ni sur la dette au sens de Maastricht, puisque ce sont des garanties qui ne seraient actionnées qu'en cas de défaut", a insisté la ministre.

Surréaction

Pour autant, la France, comme ses partenaires, devra faire des efforts. "Il y aura des mesures d'ajustement budgétaire pour tout le monde" et les Etats membres devront "restaurer l'équilibre de leurs finances publiques", rappelle Christine Lagarde. "La France tiendra son engagement de ramener le déficit public à 6% de PIB en 2011 et à 3% en 2013", promet-elle.

L'optimisme est alors de rigueur. "Compte tenu de la multiplicité des cartes qui sont sur la table, tous les joueurs qui sont ligués tous ensemble pour défendre l'euro, moi, je suis convaincue que le mécanisme va fonctionner", a assurée la ministre de l'Economie et des Finances. "C'est un tournant historique, c'est extrêmement clair (...) C'est plus qu'une once de fédéralisme puisque le fonds européen fera des émissions pour acheter des titres ou proposer des prêts", a-t-elle insisté.

Elle a laissé poindre une once de scepticisme mardi matin sur la réaction des bourses, qui ont bondi lundi. "Les marchés ont donné une réponse excessive, comme parfois hier, avec des montées d'indice comme on n'avait pas vu depuis vingt ans et qu'on n'avait jamais vu dans certains pays. Ça a été excessif, ça redescendra, ça se calmera", a-t-elle estimé sur France Culture. La bourse de Tokyo a d'ailleurs fini sur une quasi stabilité mardi matin, à +0,80%. Signe que l'euphorie se calme déjà.

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