Le 5 décembre dernier, à la fin d’une réunion entre l’Intersyndicale de Florange et le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault les syndicats se disaient trahis et rejetaient l’accord du gouvernement. Le temps n’a pas été long avant que leurs craintes ne soient, en partie au moins, confirmées. La Commission européenne a en effet annoncé dès le lendemain, jeudi 6 décembre, que le groupe ArcelorMittal avait retiré le projet Ulcos pour le captage et le stockage du CO2 à Florange "à cause de difficultés techniques". Ce projet était notamment évoqué dans l'accord conclu la semaine dernière entre l'industriel et l'Etat. Matignon assure toutefois que le projet reste "valable", malgré les problèmes de cette "première conception".
Ulcos sera-t-il testé un jour à Florange? Le groupe ArcelorMittal a retiré ce nouveau projet, initialement destiné au captage et au stockage du CO2 sur le site mosellan, "à cause de difficultés techniques", a annoncé jeudi la Commission européenne. Une nouvelle qui ne fait pas l'affaire du gouvernement : Jean-Marc Ayrault affirmait vendredi 30 novembre dernier que l'industriel s'était engagé à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange "en l'état" dans l'attente de la réalisation de ce projet. Ce dernier était donc le dernier recours pour faire redémarrer les hauts fourneaux, actuellement à l'arrêt.
L'accord conclu entre l'Etat et ArcelorMittal stipulait bien qu'Ulcos n'était pas encore au point. Mais le gouvernement était confiant. "Nous avons obtenu d’ArcelorMittal qu’il reprenne le flambeau d’Ulcos", affirmait ainsi Matignon mercredi soir, après une réunion de l'intersyndicale. Après l'annonce de la Commission européenne, les services du Premier ministre ont précisé que l'accord passé avec Mittal était "toujours valable". "La première conception" du projet Ulcos "rencontre de réelles difficultés technologiques, mais nous avons obtenu d'ArcelorMittal qu'il ne soit pas abandonné", a ajouté Matignon.
Un nouvel appel d'offres en 2013?
L'industriel a peu après confirmé que le retrait de ce dossier à Bruxelles ne signifiait pas l'abandon du projet. "Ce qui a été annoncé par la Commission européenne est en parfaite cohérence avec ce qui figure dans l'accord signé avec le gouvernement français", a estimé ArcelorMittal dans une déclaration envoyée à l'AFP. "Cela signifie qu'aujourd'hui, dans l'état actuel des recherches, étant donné les difficultés techniques rencontrées, le projet Ulcos (...) ne peut être mis en place", explique le groupe. Enfin, le commissaire européen à l'Industrie, Antonio Tajani, a de son côté précisé qu'Ulcos pourrait se remettre en lice pour une nouvelle demande de cofinancement européen. Cet appel d'offres pourrait intervenir le mois prochain.
Les syndicats, en colère depuis l'accord passé entre le gouvernement et leur patron. ArcelorMittal a "enfumé tout le monde", a ainsi réagi vendredi auprès de l'AFP Edouard Martin, le leader de la CFDT. Cette annonce signe "l'arrêt de mort de la filière liquide", dont font partie les hauts fourneaux de Florange, a-t-il ajouté. "Merci à Ayrault, c'est la signature de la trahison", a-t-il également déclaré, prévenant que ce n'était pas pour autant "la fin du combat".
Source : leJDD.fr 06-12-2012
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