
Entre téléphone portable d’urgence et ordonnance de protection temporaire, la ministre Michèle Alliot-Marie a dévoilé jeudi 29 octobre dernier des mesures destinées à protéger les conjoints battus.
Pour lutter contre les violences conjugales, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a annoncé la mise en place de quatre mesures d’ici l’été prochain, dans une interview accordée au quotidien 20 Minutes daté de jeudi.
Principale nouveauté de ce plan de protection, un téléphone portable d’urgence pourrait être distribué aux personnes victimes des coups de leur conjoint. Ce sont "des appareils extrêmement simples à manier: même en période de grand stress, il suffira d’appuyer sur un bouton pour alerter la police, qui enverra immédiatement une équipe", explique la ministre, qui lancera une première expérimentation le 23 novembre à Bobigny, à l’attention d’une vingtaine de femmes ou d’hommes battus. "Cela peut aussi être dissuasif", précise MAM. En septembre dernier, la secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, Nadine Morano, avait évoqué la possibilité de sceller des bracelets électroniques aux bras des maris violents. Interrogée sur cette option, la Garde des sceaux a reconnu que "ce bracelet ne peut équiper que les condamnés. Or il s’agit de lutter en amont de la procédure judiciaire".
156 décès en 2008
Parmi les autres mesures envisagées, Michèle Alliot-Marie souhaite étendre l’éloignement du domicile conjugal aux concubins et aux pacsés. Aujourd’hui seuls les maris violents peuvent être inquiétés par cette directive et "il y a là un vide juridique préoccupant" juge la ministre, qui annonce son inscription au droit civil d’ici l’été 2010. Afin de lutter contre la récidive et contre l’harcèlement dont se plaignent souvent les femmes battues, le ministère de la Justice instaurera "une ordonnance de protection temporaire pour interdire à l’agresseur d’entrer en contact ou de séjourner à proximité de la victime."
La dernière mesure annoncée est d’ordre financière. Des aides d’urgence pourront être débloquées pour aider les femmes à subvenir seules à leurs besoins. Sur le terrain, le nombre de bureaux d’aide aux victimes devrait passer de 13 actuellement à "50 dans le courant de l’année 2010".
Mais le chemin à parcourir reste encore long. Le nombre de plaintes pour violences volontaires domestiques a augmenté de 31% en trois ans. En 2008, 156 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint et 27 hommes sont morts, victimes de leur (ex-)compagne, selon une étude nationale sur les morts violentes au sein du couple, éditée par le ministère de l’Intérieur.
Source : le jdd.fr 29-10-2009