Succédant à l’Espagne le 1er juillet à la tête de l’Union Européenne, la Belgique divisée et en proie à l'une des crises les plus graves de son histoire suscite bien des craintes. Elle a ainsi annoncé un mandat discret, qui devrait certainement laisser plus de place au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
C’est divisée et sans gouvernement (le premier ministre démissionnaire assure les affaires courantes jusqu'en septembre) que la Belgique s’apprête à prendre la présidence de l’Union Européenne. Dans le sillage d’un mandat semestriel en demi-teinte exercé par l’Espagne, le plat pays annonce d’ores et déjà des ambitions modestes pour les six mois à venir. L’Europe est pourtant livrée à une crise économique et financière d’une ampleur jamais vue depuis sa création. Ce semestre européen n'en sera pas moins chargé, avec la création attendue des nouvelles autorités de supervision des marchés, de la banque et de l'assurance, la régulation européenne des "hedge funds" ou encore plus de 70 textes législatifs en attente de conclusion. Et pourtant, Yves Leterme, son Premier ministre, n’est là que pour exécuter les affaires courantes, en attendant l’arrivée d’un nouveau chef du gouvernement.
Ce dernier ne devrait être nommé qu’à la mi-octobre, pour la rentrée parlementaire, soit trois mois après l’entrée en fonction de la présidence belge. Souvent pointé du doigt comme un élément déstabilisateur, le calendrier électoral belge, et la possibilité d'un changement de gouvernement en cours de présidence, ne devraient pas avoir de conséquences majeures et pourrait même, au contraire, avoir un effet bénéfique inattendu sur les nouvelles institutions. "Les Belges, c'est leur douzième présidence du Conseil européen. Alors gouvernement démissionnaire ou pas, ils savent y faire, croyez-moi!" tempère José Manuel Barroso, président de la Commission Européenne, cité par LePoint.fr .
Laisser plus de place à Van Rompuy
Au-delà de la gestion de la crise de la dette en zone euro, qui pourrait à nouveau perturber le calendrier communautaire, la Belgique s'est fixée pour mission d'apurer le passif législatif européen créé à la faveur des élections de 2009, des hésitations à reconduire José Manuel Barroso et de la dure ratification du traité de Lisbonne. Après un semestre de présidence espagnole marqué par une entrée en fonction parfois hésitante du nouveau président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, le pays souhaite marquer une rupture et installer une nouvelle pratique des institutions.
Van Rompuy devrait avoir le champ libre pour organiser une série de sommets européens extraordinaires sur la gouvernance mondiale, le changement climatique ou la sécurité énergétique entre septembre et janvier. La gouvernance économique européenne, tant souhaitée par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, pourrait toutefois constituer la surprise belge. Pour l’instant à l’état de projet, elle divise les Européens. Quels pays seraient susceptibles de la rejoindre. Seulement les pays de la zone euro, ou l’ensemble de l’Union Européenne? La France a proposé la première solution, tandis que l’Allemagne a quant à elle jugé plus équitable la seconde, afin d’éviter une césure au sein même de l’Union. La division est donc encore de mise, mais la Belgique, au moins, est préparée.
Source :lejdd.fr 01-07-2010
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