Début mercredi 3 août prochain du procès de l’ancien raïs et de ses deux fils. Si toutefois tout se passe comme prévu car les leaders de l’opposition craignent que ce procès soit reporté au dernier moment.

Le Palais des expositions? L’Académie de police? quelques jours avant le début du procès de leur président déchu, les Égyptiens ne savent toujours pas où l’événement aura lieu. Pendant plusieurs semaines, les autorités parlaient d’organiser l’audience à Charm el-Cheikh, la station balnéaire au bord de la mer Rouge, où l’ancien raïs est hospitalisé depuis la mi-avril. L’avocat de Moubarak, Farid el-Deeb, avait même déclaré, que son client était dans le coma. Avant que la nouvelle soit démentie par l’hôpital. Jeudi 28 juillet dernier, coup de théâtre : le procès d’Hosni Moubarak aura finalement lieu au Caire. "Ces hésitations sur le lieu du procès sont suspectes. Nous craignons qu’ils ne l’annoncent à la dernière minute pour empêcher les manifestants de s’organiser", disait samedi Hanaa Mahmoud, membre des Jeunes du 6 avril, le plus connu des mouvements pro-démocratiques à l’origine du soulèvement de janvier.

Au Caire, chacun s’attend à ce que le procès d’Hosni Moubarak, de ses deux fils, Gamal et Alaa, et de sept autres prévenus poursuivis pour les mêmes charges – ordre de tuer les manifestants de Tahrir et détournement de fonds publics – soit reporté. L’armée, à la tête du pays, serait en fait peu enthousiaste à l’idée d’humilier son ancien chef. Et certains alliés de l’Égypte, comme l’Arabie saoudite, veulent éviter à tout prix ce procès. Comment ne pas y voir une victoire symbolique de la révolution, propre à encourager d’autres peuples arabes à se révolter?

Démonstration de force des Frères musulmans

"Nous manifesterons contre le report du procès, sauf si les juges nous fournissent de bonnes raisons", prévient Hanaa Mahmoud. Alors que les problèmes s’accumulent en Égypte, certains essaient de calmer le jeu. Vendredi 29 juillet, Frères musulmans et salafistes (fondamentalistes) ont fait une démonstration de force sur la place Tahrir, où les jeunes révolutionnaires libéraux se sont retrouvés en minorité face aux islamistes.

La tension monte aussi entre les manifestants de Tahrir et le pouvoir militaire : de violents affrontements entre manifestants anti-armée et "nervis" ont fait plus de 200 blessés le week-end dernier. Aux premiers jours du Ramadan, le report du procès Moubarak pourrait finalement faire partie d’une sorte de trêve tacite entre les différents camps de l’Égypte post-révolution. S’ils comparaissent, les accusés encourent la peine de mort.

Source : leJDD.fr  01-08-2011 

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