Le gouvernement a tenté de couper la poire en deux lundi 8 juillet dernier en décidant d'une hausse de 5% des tarifs de l'électricité pour les particuliers le mois prochain et en août 2014, ces plus fortes hausses des dix dernières années restant inférieures aux injonctions du régulateur. Donc, comme à chaque fois, que ce soit pour le gaz, l’essence ou l’électricité nous devrons nous consoler en nous disant que cela aurait pu être pire. Il faudra aussi se contenter des explications alambiquées du Gouvernement qui, en fait, ne domine pas du tout la situation…
La première annonce de Philippe Martin en tant que ministre de l'Ecologie ne sera sans doute pas la plus populaire : son ministère a transmis lundi 8 juillet au soir, tard, les arbitrages du gouvernement faisant suite aux préconisations de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE), qui recommandait une hausse de 6,8% à 9,6% des tarifs de l'électricité au 1er août prochain. L'exécutif a finalement divisé cette hausse en deux temps : l'électricité pour les particuliers augmentera ainsi de 5% au 1er août 2013 puis à nouveau de 5% au 1er août 2014.
"Le gouvernement a décidé de lisser, sur plusieurs années, les hausses de tarifs nécessaires à la couverture des coûts d'EDF, prévue par la loi, afin de protéger autant que possible le pouvoir d'achat des ménages", a souligné dans un communiqué Philippe Martin, en charge de l'Energie au sein du gouvernement. Le ministre a reçu ce lundi les principales associations de consommateurs pour leur présenter les modalités de ces hausses, a-t-il précisé.
Le gouvernement suit l'avis du Médiateurs de l'énergie
Pour limiter la note, le gouvernement a également décidé d'un geste envers les petits consommateurs en révisant à la baisse le coût des abonnements de faible puissance (3 kVa et 6kVa) auxquels souscrivent une majorité de Français. Le montant de cette réduction n'a pas été détaillé. La hausse de 5% des tarifs au 1er août correspond, elle, à une augmentation moyenne de la facture annuelle d'un ménage d'environ 35 euros, et de 50 euros s'il se chauffe à l'électricité.
Les consommateurs ont évité le pire : début juin, le CRE allait jusqu'à suggérer une hausse d'au moins 14% des tarifs pour les particuliers. Sous la menace d'éventuels recours en justice d'EDF et plus probablement de ses concurrents, une hausse significative apparaissait toutefois inéluctable. La proposition de la double hausse de 5% - soumise à l'avis consultatif de la CRE et du Conseil Supérieur de l'Energie après saisine mardi - correspond d'ailleurs à la proposition faite par le Médiateur de l'énergie, l'autorité chargée de protéger le consommateur de gaz et d'électricité.
La situation financière d'EDF délicate
Ces nettes hausses pour 2013 et 2014 contrastent en tout cas avec les évolutions des années passées, qui ont souvent davantage traduit la frilosité des différents gouvernements à se saisir de la question toujours très sensible des hausses des prix de l'énergie. Depuis 2006, après deux années de prix inchangés en 2004 et 2005, le tarif réglementé de l'électricité a certes augmenté chaque année, mais dans des proportions comprises entre 1,1% et 3%.
Au total, en sept ans, le tarif de l'électricité a augmenté de 14,1%, selon les chiffres de la CRE, soit bien moins que ce qui était nécessaire. En effet, l'inflation des charges d'EDF et ses dépenses croissantes pour entretenir et renforcer la sûreté du parc nucléaire hexagonal, mis en service entre 1975 et 1995, ont placé l'opérateur dans une situation financière délicate. Les hausses annoncées des tarifs d'électricité devraient lui donner un peu d'oxygène
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