La Commission européenne a annoncé vendredi 11 mai qu'elle prévoyait une croissance de 1,3% l'an prochain, loin des 1,7% escomptés par François Hollande. Mais le président élu assure avoir "anticipé" cette "dégradation" et confirme l'objectif de réduction du déficit public de la France à 3% du PIB en 2013. Il ne veut rien changer à son programme et dit qu’il s’adaptera à la situation lorsqu’il aura eu connaissance du rapport demandé à la Cour des Comptes sur la situation des finances de la France..
François Hollande veut maintenir le cap. Même si les prévisions de Bruxelles ne sont pas conformes à celles établies par ses équipes. "Nous avions déjà anticipé" la dégradation du déficit public annoncée vendredi 11 mai par la Commission européenne, a-t-il néanmoins assuré, lors d'une visite à Tulle. Bruxelles prévoit une croissance de 0,5% pour cette année en France - comme François Hollande dans son projet - mais de seulement 1,3% l'an prochain, alors que le nouveau président table sur 1,7%.
"J'ai demandé une évaluation par la Cour des Comptes de la réalité budgétaire de notre pays, je savais depuis déjà plusieurs semaines qu'il y avait une dégradation plus grande que le gouvernement sortant ne le disait de nos comptes publics", a assuré le nouveau président socialiste, en arrivant à une cérémonie au conseil général de Corrèze qu'il préside. "Ça méritera d'être regardé, analysé, et j'attends le rapport de la Cour des comptes pour prendre les décisions qui s'imposent", a estimé François Hollande.
"Des dépenses inconsidérées"
Mais pas question de changer de cap. Michel Sapin, pressenti pour prendre le portefeuille de l'Economie, confirme ainsi l'objectif de réduction du déficit public de la France à 3% du PIB en 2013 alors que la Commission européenne table sur le chiffre de 4,2%. Et d'assurer qu'une croissance de 1,7% en 2013 pouvait "être atteinte dès lors que les politiques adaptées seront adoptées".
L'ancien ministre de l'Economie renvoie la responsabilité de la situation à la droite. Les prévisions de Bruxelles "sont le reflet de la politique menée jusqu'à présent par le président Nicolas Sarkozy et son gouvernement", a-t-il expliqué. "L'héritage est lourd, c'est ce que nous dit la Commission européenne", a ajouté Michel Sapin. "Si la politique menée jusqu'ici avait continué, elle aurait abouti à une croissance plus faible que prévu par l'équipe sortante, à une augmentation des dépenses plus élevées qu'affiché par elle et à des recettes moins importantes", a encore estimé l'ancien ministre de l'Economie.
Une vision naturellement loin d'être partagée par l'ancien gouvernement. Pour la ministre démissionnaire du Budget, Valérie Pécresse, le dérapage budgétaire prévu par la Commission européenne pour 2013 en France est un "sérieux avertissement" pour le président élu François Hollande qui a promis des "dépenses inconsidérées".
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