Pour lutter contre l'absentéisme scolaire, le ministre de l'Education, Luc Chatel, est revenu lundi sur la possibilité de supprimer les allocations familiales en cas d'absence d'un élève au collège ou au lycée. Une mauvaise idée pour le Haut commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, qui défend, lui, d'autres dispositifs.
En ce début d'année, la question de l'absentéisme scolaire est de retour sur la scène politique. Le ministre de l'Education, Luc Chatel, a accepté lundi l'idée de simplifier une disposition existante permettant de supprimer les allocations familiales en cas d'absence d'un élève au collège ou au lycée. Lancée par le député UMP Eric Ciotti, cette proposition vise à simplifier une règle adoptée en 2006, à la suite des violences urbaines de 2005. Une mesure qui avait, à l'époque, suscité l'hostilité de la gauche et des milieux éducatifs. Ces derniers estimaient qu'on risquait ainsi de sanctionner financièrement des familles déjà défavorisées, sans agir sur celles qui ne touchent pas d'allocations.
"La majorité souhaite revoir l'organisation et la mise en œuvre de la loi. Je suis favorable à ce qu'au sein de la majorité nous ayons un débat sur ce sujet", a déclaré Luc Chatel sur i-Télé, à propos de cette règle qui n'a jamais été appliquée depuis son adoption. Réagissant aux propos du ministre, le Haut commissaire aux Solidarités actives et à la Jeunesse, Martin Hirsch, a jugé que la suppression des allocations familiales destinée à lutter contre l'absentéisme scolaire n'était "pas du tout" une bonne idée.
Implication des parents
Sur ce sujet, les désaccords s'affichent au sein du gouvernement. "S'ils veulent faire une vraie expérimentation sérieuse pour sortir de l'idéologie, pourquoi pas et je veux bien les aider à faire le protocole", a ajouté Martin Hirsch sur RTL. Le Haut commissaire a tenu à mettre en avant d'autres dispositifs visant à lutter contre l'absentéisme scolaire. Par exemple, le projet intitulé "La malette des parents" – dont le rapport a été rendu public lundi – a permis de diminuer l'absentéisme en aidant les parents "à assumer leurs responsabilités", et non en les "stigmatisant". Durant l'année scolaire 2008-2009, plus de 37 établissements et quelque 5000 élèves ont testé ce dispositif. Au programme: des ateliers d'accompagnement et de débat pour impliquer davantage les parents d'élèves de sixième dans la scolarité de leurs enfants. Dans un communiqué, Martin Hirsch souligne "l'exemplarité et l'envergure de ce projet qui pour la première fois en France apporte des réponses quant à l'efficacité d'une politique volontariste" à l'égard des parents.
Insistant sur le faible coût d'un tel dispositif – entre 1000 et 1500 euros par collège – Martin Hirsch a déclaré qu'il ne "comprendrait pas que l'on ne s'appuie pas sur ces résultats (…) prouvés, estampillés, démontrés, (…) pour l'étendre à l'ensemble des académies." Ces derniers mois, différentes mesures ont été prises pour tenter de réduire l'absentéisme, à l'image des "cagnottes scolaires", très décriées elles-aussi, où l'assiduité d'une classe d'élèves était récompensée par la mise en œuvre d'un projet commun en fin d'année scolaire.
Source : lejdd.fr 11-01-2010
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