Elle a attaqué l'exécutif, assez sévèrement parfois. Elle devait forcément s'attendre à un retour de manivelle. C'est Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement qui répond à Martine Aubry. "Elle n'est pas la seule à incarner les valeurs du socialisme", tacle le ministre de l'Agriculture dans « Libération », mardi 16 décembre.
Pour ce proche de François Hollande, la maire de Lille est trop attentive à ce qui ne va pas et n'observe pas assez ce qui a été entrepris dans la première moitié du quinquennat. "Nous ne pouvons être uniquement dans la critique et jamais dans la défense et la fierté de ce qui a été fait", insiste Stéphane Le Foll.
La semaine dernière, l'ancienne première secrétaire du PS a parasité la présentation de la loi Macron en publiant une tribune dans « Le Monde » au moment où Manuel Valls dévoilait les grandes lignes du projet. Dans son viseur, la possibilité pour les entreprises de travailler douze dimanches par an au lieu de cinq actuellement. "Ce serait une régression", estime Martine Aubry qui s'affirme plus que jamais comme la représentante de l'aile gauche du parti.
"Il faut éviter les postures"
Réponse des hollandais: "Est-ce que proposer de travailler douze dimanches au lieu de cinq, c'est un 'changement de civilisation', comme le prétend Martine Aubry? Non. Est-ce une 'régression sociale'? Non plus. C'est même le contraire, puisque les salariés qui travailleront le dimanche auront tous des compensations, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", assure Stéphane Le Foll qui se sait soutenu par une majorité de Français.
Avec ces échanges d'amabilités, ce qui se joue, c'est le futur congrès du parti socialiste prévu au mois de juin. "Nous devons clarifier une chose: la future majorité (du PS) ne peut pas accepter qu'on puisse gérer la France en laissant filer les déficits", veut croire le ministre de l'Agriculture, estimant que ce débat a été tranché en 2011 par le choix de François Hollande à la primaire socialiste. Le reste, "ce sont des postures", conclut-il.
Posture, le mot est décidément à la mode. Ce mardi matin, il est repris Ségolène Royal, vieille rivale de Martine Aubry. "C'est facile de dire quand on n'est pas en responsabilité 'il n'y a qu'à, faut qu'on'", a lâché la ministre de l'Ecologie sur RMC et BFMTV à propos des critiques de la mairie de Lille sur le travail du dimanche.
Et l'ancienne candidate à la présidentielle de donner un petit cours de socialisme à la mairie de Lille: "Pour être de gauche, il n'y a qu'un seul critère: est-ce que les décisions que l'on prend créent des activités, des emplois et vont dans le sens du bien public... Si Martine Aubry veut être de gauche, la question qu'elle doit se poser est 'est-ce que la décision est bonne pour l'emploi et le bien-être?' Et là, la réponse est oui", dit encore Ségolène Royal.
Martine Aubry contre Marine Le Pen: le piège des régionales
Ces sorties publiques pour défendre Manuel Valls et François Hollande sont le prolongement de premières attaques moins visibles à l'encontre de Martine Aubry. Des proches de Ségolène Royal et l'entourage du premier ministre ont tenté la semaine dernière de fragiliser l'ancienne ministre du Travail en lui lançant un défi aux allures de piège: se présenter aux régionales dans la future grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Enjeu: tenter de battre Marine Le Pen qui rêve de faire un coup d'éclat fin 2015.
"Si Martine veut vraiment se rendre incontournable, elle devrait aller aux régionales comme tête de liste dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Elle s’investirait ainsi dans le combat anti-FN. Elle mènerait un combat frontal contre Marine Le Pen. Si elle gagnait l’élection, elle pourrait la fragiliser, voire lui barrer la route avant 2017", déclarait Guillaume Garot, lieutenant de Ségolène Royal dans le « Canard Enchaîné » du 10 décembre.
Des propos confirmés au Lab par l'ancien ministre délégué à l'Agroalimentaire. "Aucun combat n'est perdu ou gagné d'avance. C'est la politique que d'aller au combat", affirmait le député de la Mayenne.
Avec cette proposition, ils veulent la mettre devant ses responsabilités: en refusant la proposition, Martine Aubry se montrerait frileuse et manquant de courage. En acceptant, elle prendrait le risque de perdre et de compromettre sa stature de recours. Pas question, répond son entourage pour qui "la ficelle est un peu grosse". Dans le courant de l'été, elle avait elle-même écarté l'idée préférant se concentrer sur sa mairie. Elle n'a pas changé d'avis.
"Ceux qui poussent à sa candidature ne cherchent qu'à la mettre en difficulté", estimait dans « le Parisien » son bras droit François Lamy. Et l'ancien ministre délégué à la Ville de faire, à son tour, une proposition: "Si Martine Aubry peut sauver une région, elle peut sauver aussi la France, alors pourquoi ne lui proposent-ils pas Matignon?" La partie de ping-pong ne fait que commencer !..
Source : Huffington Post 16-12-2014
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