Dominique de Villepin, qui doit lancer samedi 19 juin prochain sa nouvelle formation politique, a écrit une lettre à ses sympathisants leur demandant de ne pas tenir compte des "manœuvres" et autres "entraves", visant à empêcher la naissance de son mouvement.
Il doit présenter son mouvement, "libre et indépendant", samedi. Mais, à quelques jours de ce rendez-vous, Dominique de Villepin a tenu à mettre en garde ses sympathisants contre des tentatives de "pressions" et autres "manœuvres" visant, selon lui, à empêcher la naissance de sa formation politique. Dans une lettre manuscrite, que s'est procurée l'agence de presse Reuters, l'ancien Premier ministre, farouche opposant à Nicolas Sarkozy, considère que l'enjeu du 19 juin est "essentiel" et représente la mise en place d'une "alternative" à droite. Malgré tout, Dominique de Villepin juge que ces "entraves" démontrent bien l'importance accordée à sa nouvelle organisation, dont le nom n'a pas été dévoilé.
Car, depuis plusieurs semaines, les allées et venues de certains proches de Dominique de Villepin à l'Elysée sont perçues d'un mauvais œil. Tout comme le déjeuner mardi entre Nicolas Sarkozy et son prédécesseur Jacques Chirac qui ne serait pas innocent. "C'est de bonne guerre mais on sent quand même des petites manœuvres, et on sent aussi que ce n'est pas fini, sans être parano", explique-t-on dans l'entourage de l'ancien Premier ministre.
Un bon président pour 18% des Français
Et le député Jean-Pierre Grand, villepiniste déclaré, de confirmer. "Les députés proches de Dominique de Villepin qui sont convoqués à l'Elysée, c'est quand même énorme. Et c'est difficile de ne pas y aller car un député villepiniste est un républicain, bien sûr", assure-t-il. Le maire de Castelnau-le-Lez (Hérault) estime pour sa part que s'il n'a pas été appelé rue du Faubourg-Saint-Honoré, c'est parce qu'il est "irrécupérable".
Parmi les députés récemment reçus figurent, entre autres, François Goulard et Hervé Mariton, qui a d'ailleurs déclaré, dans un entretien accordé vendredi dernier au Monde, qu'il ne rejoindrait pas la formation de Dominique de Villepin. "C'est un choix un peu délicat mais c'est un choix de liberté", a précisé mardi le député de la Drôme, pourtant proche de l'ancien Premier ministre, à Reuters. "J'ai considéré qu'il y avait des différences qui ne me permettaient pas d'arriver dans un parti au moment de sa création, dans des conditions où évidemment je devais être appelé à prendre des responsabilités importantes", a-t-il ajouté.
Avant même d'être lancée, la formation de Dominique de Villepin est donc déjà ébranlée par la défection d'Hervé Mariton et par les diverses "pressions" venant, soi-disant, de la majorité actuelle. Quant aux Français, ils ne sont que 18% à penser que l'ancien ministre ferait un bon président de la République en 2012, d'après un sondage Ifop pour Paris Match publié mardi 15 juin. Si 33% des sondés estiment que son charisme est l'une de ses principales qualités, un tiers de ses détracteurs jugent qu'il incarne des valeurs dépassées. Et cette possibilité d'"alternative" défendue par Dominique de Villepin ne fait pas l'unanimité: 26% - 53% chez les sympathisants UMP – lui reprochent de diviser la droite en s'opposant à Nicolas Sarkozy.
Source : lejdd.fr 16-06-2010
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