La Cour des comptes a présenté, mercredi 22 juin dernier, son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques française. Pour Didier Migaud, son premier président, "la situation est toujours préoccupante", car les déficits publics "restent trop élevés", contribuant à maintenir un "risque d'un emballement de la dette". C'est pourquoi "il faut des mesures d'économies supplémentaires", dit-il dans un entretien au quotidien "Le Monde". En clair, pour atteidre les objectif de réduction de la dette que la France s'est fixé il faut encore trouver 20 Milliards d'Euros d'économies !..
Le plan de redressement du gouvernement : le gouvernement a pris l'engagement de ramener le déficit de 7,1 % du PIB en 2010, à 5,7 % cette année, puis 4,6 % en 2012 et 3 % en 2013.
Tout en saluant, les "inflexions intervenues depuis un an", M. Migaud juge insuffisant le plan qui doit permettre ce redressement, notamment parce qu'"il repose sur un cumul d'hypothèses très favorables", mais aussi parce qu'"il est insuffisamment étayé s'agissant de la maîtrise de la dépense publique". "Il faut des mesures supplémentaires", avance M. Migaud.
Les hypothèses de croissance : le gouvernement a bâti son plan de redressement sur une croissance de + 2,25 % en 2012, puis + 2,5 % en 2013. M. Migaud relève que "le potentiel de croissance de l’économie sur le moyen terme n’est désormais que de + 1,6 %". Il convient donc, selon lui, de "raisonner avec prudence", afin de ne pas surévaluer les recettes et sous-évaluer les efforts à faire.
L'évolution des dépenses publiques : le gouvernement a construit son plan de consolidation des finances publiques sur une progression de + O,6 % par an en volume (hors inflation) des dépenses publiques (y compris la charge de la dette et les retraites des fonctionnaires). "Il faut ralentir plus fortement", considère le premier président de la Cour des comptes. L'objectif serait d'arriver à une évolution de + 0,4 % par an hors inflation.
L'évolution des recettes : le gouvernement a engagé un mouvement de reconquête des recettes fiscales via la réduction des niches fiscales et sociales. "Il faut amplifier ce mouvement", selon M. Migaud. "Ce qui est décidé représente une dizaine de milliards d’euros en 2012. Il faudrait deux fois plus, 10 milliards sur les niches fiscales et autant sur les niches sociales", précise-t-il.
Pour le premier président de la Cour des comptes, il faudra aussi "de façon temporaire, augmenter certains prélèvements". Notamment pour équilibrer les comptes sociaux.
"On ne peut pas avoir durablement des déficits sociaux et une augmentation de la dette sociale", indique-t-il, estimant que, parallèlement à "un effort suffisant" sur la dépense, "le recours à la CSG (contribution sociale généralisée) ou à la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale) est sûrement inévitable".
En fait Monsieur Migaud dit clairement ce que Nicolas Sarkozy et François Fillon savent déjà. Mais ils ne veulent surtout pas mettre en oeuvre les mesures préconisées avant que ne soient passées les élections présidentielles !. La maneouvre peut être dangereuse car en 2013 il sera peut être trop tard pour redresser la barre !..
Source : LeMande.fr 22 juin 2011
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