Il est exceptionnel qu'un ministre se plaigne publiquement des coupes budgétaires opérées dans son ministère. Même s’ils n’en pensent pas moins les ministres s’évertuent plutôt à expliquer que les coupes sombres opérées sur leur budget n’auront aucune conséquence sur leur fonctionnement !..Delphine Batho, en charge de l'Ecologie, a franchi le pas mardi 2 juillet, alors que le gouvernement doit défendre ses orientations face aux députés. Il faut dire que les coupes opérées dans le budget de l’écologie sont les plus sévères et que Delphine Bato est sous la pression des députés et sénateurs EELV qui ne se cachent pas pour dire que l’Ecologie n’intéresse pas le Président de la République !..
Le budget 2014 ne passe pas. Les 14 milliards d'euros de dépenses en moins pour l'année prochaine font forcément des malheureux chez les ministres concernés. Delphine Batho est celle qui voit son budget le plus rogné. La ministre de l'Ecologie s'en est émue mardi 2 juillet au matin sur RTL. Chose très rare pour un membre du gouvernement.
"C'est un mauvais budget", a-t-elle déclaré, tout en mettant en garde ses supérieurs : elle souhaite que "dans les jours qui viennent, nous puissions faire la démonstration que la volonté de faire de la France la nation de l'excellence environnementale, la transition énergétique, ne sont pas des variables d'ajustement". En septembre, lors de la grande conférence environnementale, le président François Hollande avait affirmé vouloir faire de la France "la nation de l'excellence environnementale". Refusant de se présenter comme une ministre en "colère" devant ces arbitrages, mais plutôt comme une "militante", Delphine Batho a jugé qu'"il y a un affichage qui n'est pas bon".
Dimanche, Batho défendait son budget
Cette rébellion s'explique par le découpage opéré par François Hollande et Jean-Marc Ayrault dans le budget de l'Ecologie. La titulaire de l'Écologie voit ses crédits baisser de plus de 500 millions d'euros par rapport à 2013, soit une baisse de 7%. Et son administration perd plus de 1.000 postes, opérateurs compris. La saignée en termes d'effectifs n'est pas la plus importante du gouvernement, puisque la Défense perd près de 8.000 postes.
Pourtant, la ministre de l'Ecologie semblait prendre plus sereinement ces coupes drastiques il y a quelques jours. Dans le Journal du dimanche, elle défendait presque le principe de ces diminutions : "Mon ministère n'est pas moins bien traité que les autres. La baisse concerne à 75% des crédits dévolus à l'agence pour les infrastructures de transports, dont le financement se fera par la taxe poids lourds. Il y a des efforts, une situation qui n'est pas facile, mais nous avons préservé l'écologie et notamment la biodiversité."
Mais si Delphine Batho attaque, c'est peut-être parce qu'elle sent qu'il y a un coup à jouer. Le gouvernement défend mardi 2 juillet devant l'Assemblée nationale, lors d'un débat d'orientation budgétaire, les sévères économies qu'il compte réaliser l'an prochain pour maintenir le déficit public à 3,5% du PIB, objectif déjà bien supérieur aux 2,9% initialement prévus. Et les écologistes, comme Jean-Vincent Placé dans les colonnes du JDD dimanche, s'agacent.
Un grand soir fiscal?
"Nous sommes extrêmement loin de l'affichage de la campagne présidentielle du Président qui voulait faire de la France le pays de l'excellence environnementale. Cela confirme, s'il en était encore besoin, que des questions comme le dérèglement climatique, la biodiversité ou la politique de l'eau sont très secondaires pour ce gouvernement", déclarait-t-il, dénonçant un "signal désastreux" pour l'écologie.
Autre front pour le gouvernement, celui des recettes. Le projet de budget prévoit seulement six milliards d'euros de recettes nouvelles. Au cours du débat avec le Parlement, il sera sans doute question des propositions du rapporteur socialiste du Budget, Christian Eckert, sur des hausses de fiscalité comme l'imposition des contrats d'assurance vie, la hausse du diesel, ou encore le relèvement du taux de TVA à plus de 20% en faveur duquel il avait plaidé ces derniers mois. La fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG pourrait aussi s'immiscer dans ces échanges. Quatre "sensibilités" socialistes ou de gauche, dont deux de l'aile gauche du PS, souhaitent une "grande réforme fiscale" en ce sens d'ici à 2017 et ont détaillé ce projet de réforme mardi matin lors de leur première conférence de presse commune.
Source : leJDD.fr 02-07-2013
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