Mis en cause par ses partenaires européens lors du sommet de dimanche 23 octobre dernier, Silvio Berlusconi a sèchement répondu, lundi, dans un communiqué. "Personne n'a quoi que ce soit à craindre de la troisième économie européenne et de cet extraordinaire pays fondateur de [l'UE]" qu'est l'Italie, écrit-il dans un communiqué, estimant que personne n'a de leçon à lui donner. La zone euro, elle, envisage d'avoir recours au FESF pour racheter de la dette italienne et éviter que le pays ne plonge.
Silvio Berlusconi s'est senti seul, dimanche, à Bruxelles, à l'occasion d'un sommet européen censé sauver la Grèce… et la zone euro. Alors que la situation du pays est exsangue et inquiète les marchés, ses partenaires européens ont en effet exigé des mesures et un calendrier précis pour éviter que le pays n'entraîne, dans sa chute, l'ensemble de la zone euro. Ces derniers ont notamment demandé à Rome des engagements fermes en matière de réformes structurelles pour relancer une croissance atone et des mesures de réduction de la dette et ce, avant le second sommet européen, prévu mercredi. Les Italiens ont peu apprécié l'échange de sourires amusés entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, alors qu'ils étaient interrogés sur la manière dont s'était déroulée leur entrevue avec Silvio Berlusconi. A l'image de leur ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, qui a estimé que "les gestes et expressions ridiculisant notre pays [n'étaient] pas opportuns".
La réponse du Cavaliere n'a pas tardé. "Personne n'a quoi que ce soit à craindre de la troisième économie européenne et de cet extraordinaire pays fondateur [de l'UE]" qu'est l'Italie, écrit-il dans un communiqué diffusé lundi, avant d'estimer qu'aucun de ses partenaires européens n'avait de leçon à lui donner. "Personne au sein de l'Union ne peut s'auto-désigner commissaire et parler au nom de gouvernements élus", a-t-il ainsi déclaré, avant de lancer une pique au couple franco-allemand, qui vit actuellement au rythme de ses désaccords. Le président du Conseil italien a en effet estimé que "la crise du secteur bancaire" était "en particulier" celle du secteur "franco-allemand".
Réforme des retraites et appui du FESF?
Quant à l'Italie, tout va bien, à en croire le sulfureux dirigeant italien. "Nous honorons notre dette publique ponctuellement, nous avons un excédent primaire plus vertueux que celui de nos partenaires et nous atteindrons l'équilibre budgétaire en 2013", a-t-il ainsi assuré, avant d'ajouter : "L'Italie a déjà fait et s'apprête à compléter ce qui est dans l'intérêt national et européen, et qui correspond à son sens de la justice et de l'équité sociale." Et de promettre de "nouvelles décisions de grande importance". Parmi lesquelles une réforme du système des retraites, qui devait faire l'objet de discussions lors d'un Conseil des ministres à Rome, lundi en fin d'après-midi. Silvio Berlusconi a laissé entendre qu'il pourrait relever l'âge de départ à 67 ans. Problème, son allié de la Ligue du Nord s'oppose à toute réforme d'ampleur du système des retraites. "Notre position est très claire sur la réforme des retraites : nous avons déjà donné", a ainsi rappelé le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni.
Dans ce contexte, et malgré l'adoption cet été de mesures d'austérité draconiennes, l'Italie, qui tarde depuis à présenter un plan de relance de la croissance, inquiète toujours les marchés, faisant craindre à ses partenaires de l'UE qu'elle ne soit la prochaine victime de la crise de la dette, après la Grèce. La situation est telle que la zone euro réfléchit en parallèle, selon des sources diplomatiques citées par l'AFP, à l'option de soutenir l'Italie en rachetant, via son Fonds de secours (FESF), de la dette italienne sur le marché afin que le pays puisse se financer à des conditions raisonnables. Le FESF pourrait ainsi se substituer à la Banque centrale européenne. Celle-ci a en effet pris cette fonction depuis le mois d'août mais a d'ores et déjà prévenu qu'elle ne le ferait pas éternellement. Interrogé à ce sujet, le ministère italien des Finances s'est refusé à tout commentaire.
Source : leJDD.fr 24-10-2011
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