Il l'avait promis, il tient ses engagements. Europe Écologie ne veut pas s'endormir sur ses lauriers. Au lendemain du second tour des régionales, Daniel Cohn-Bendit lance un appel à "la métamorphose" et à la refondation du mouvement politique, qui, autour des Verts, rassemble différentes tendances écolos.


"Il est temps d'incarner l'écologie politique dans un corps nouveau, une forme politique largement inédite, décloisonnée", insiste Daniel Cohn-Bendit dans ce "nouvel appel du 22 mars", 42 ans après le mouvement du 22 mars qui annonçait Mai 68. Rejetant la création d'un "parti traditionnel", l'eurodéputé aspire à fonder une "coopérative politique" rassemblant "Verts, socialistes, Cap 21, communistes, (ou) que sais-je encore". Il faut "élaborer des positions collectives et porter le projet écologiste, sans s'abîmer dans la stérilité des jeux de pouvoir ou la folle tempête des ego en compétition", souligne-t-il.

Dany veut "battre l'UMP en 2012"

Fort du succès aux européennes (16,3 %) et aux régionales (12,5 %), la refondation d'Europe Écologie semble être aujourd'hui indispensable. "Notre fonctionnement n'est pas bon. Europe Écologie est organisé comme une équipe de championnat amateur", a répété "Dany", lundi matin, au micro de RTL . "Si nous voulons être à la hauteur des espoirs, il faut nous dépasser", a-t-il encore justifié. Conscient que les difficultés "ne font que commencer", Daniel Cohn-Bendit se donne jusqu'à la fin de l'année 2010 pour mettre sur pied "une grande force politique (...), qui aura pour vocation d'être une force de rassemblement pour battre l'UMP en 2012". En attendant, il plaide pour la constitution de "collectifs Europe Écologie - 22 mars", qui décideront des "contours", de "la structure" et de "la stratégie" de la force politique, mais aussi des "échéances institutionnelles d'ici 2012".

Une initiative jugée "prématurée"

Ce nouveau rassemblement écolo est loin de faire l'unanimité au sein de la gauche. La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a jugé que l'initiative du leader d'Europe Écologie arrivait "un peu tôt". D'ailleurs, la "coopérative politique" existe déjà au sein du PS, c'est le nom de son "réseau social", a-t-elle fait valoir, lundi, sur Europe 1 . Du côté des Verts, la proposition du leader de Mai 68 ne suscite pas l'engouement de tous. "C'est prématuré", estime aussi leur numéro deux, Jean-Vincent Placé, souhaitant que les Verts restent la colonne vertébrale de la mobilisation. Même s'il se dit "ouvert" à un nouveau partenariat ou à une fédération, Placé ne voit pas comment ils pourraient "se fondre dans une structure unique avant la présidentielle et les législatives". Quant à Cécile Duflot, elle joue la carte de la prudence. Lundi, sur Canal+, la secrétaire nationale des Verts a reconnu que ça allait "peut-être être compliqué", même si "ce n'est pas obligé que ça se passe mal". Quoi qu'il en soit, "il ne faut pas tout remettre à plat", a-t-elle estimé. Mais Daniel Cohn-Bendit n'est pas dupe : "Je sais que Cécile Duflot est sceptique", a-t-il regretté sur RTL. Pour preuve : la secrétaire nationale des Verts n'a pas prévu de se rendre à la réunion organisée lundi soir pour lancer "l'appel du 22 mars".

 


Source : lepoint.fr  23-03-2010


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