Mis en examen dans une affaire de corruption présumée, Michel Neyret, ex-plus grand flic de Lyon, va être suspendu de ses fonctions, a annoncé Claude Guéant mardi 4 octobre au matin. Cette affaire "est un véritable traumatisme pour la police nationale", a ajouté le ministre de l'Intérieur.
Michel Neyret n'est plus flic, lui qui en était une des figures. Mis en examen lundi 3 octobre dernier notamment pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, détournement de biens et violation de secret professionnel, il a été placé en détention provisoire à la prison de la Santé, à Paris, où il a donc dormi. A son réveil, il a peut-être entendu Claude Guéant, son (ancien?) patron, annoncer sa suspension.
Des mesures similaires pourraient suivre
Michel Neyret "est mis en examen et nous en tirons les conséquences: Je vais le suspendre dès aujourd'hui", a déclaré le ministre, qui n'a pas exclu des mesures similaires à l'encontre des autres policiers toujours en garde à vue: "Tout dépend des décisions judiciaires", a-t-il dit. Ces cinq policiers étaient toujours en garde à vue lundi soir. Parmi eux le patron de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Lyon, le chef de l'antenne grenobloise de la PJ et son adjoint, un commandant.
"Il y a une ligne jaune qu'il ne faut jamais franchir"
Pour Claude Guéant, cette mise en examen "est une affaire rarissime à ce niveau de responsabilité et de grade. C'est un véritable traumatisme pour la police nationale". "M. Neyret était considéré comme un très grand flic, très efficace. La police nationale souffre, mais cela étant, elle est extrêmement exigeante en matière de déontologie, et toutes les fautes sont sanctionnées avec rigueur parce qu'elle a une mission, c'est de faire appliquer la loi", a-t-il déclaré.
Claude Guéant a également voulu montrer qu'il connaissait et comprenait les spécificités du métier, mais que celles-ci ne devaient pas permettre d'enfreindre la loi. "Les policiers par leur métier fréquentent les truands, ils les observent avant de les arrêter, ils peuvent avoir des contacts. (Mais) il y a une ligne jaune qu'il ne faut jamais franchir, c'est celle de la compromission et il ne faut jamais faire quoi que ce soit d'illégal", a-t-il rappelé. Le ministre de l'Intérieur a enfin souligné que "le législateur a introduit dans notre arsenal juridique un certain nombre de dispositions qui permettent de faire des choses qui ne sont pas tout à fait normales, mais toujours sous le contrôle d'un magistrat". "Les règles qui existent suffisent, cela étant, cette triste affaire est l'occasion d'un rappel à l'ensemble des services de la rigueur de la déontologie policière", a-t-il conclu.
Source : leJDD.fr 04-10-2011
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